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RDC-2017 : Elections ajournées, violences chroniques et épidémies meurtrières

-Des accords au glissement, des émeutes à la répression et des violences aux épidémies, l’année 2017 était particulièrement agitée en RDC

Lassaad Ben Ahmed  | 21.12.2017 - Mıse À Jour : 21.12.2017
RDC-2017 : Elections ajournées, violences chroniques et épidémies meurtrières

Congo, The Democratic Republic of the


AA/Kinshasa/Joseph Tsongo

La page 2017 de l’histoire de la RDC gardera en mémoire, avant qu’elle ne soit tournée définitivement, de mauvais souvenirs et beaucoup d’événements sinistres.

Au départ, l’année 2017 a commencé avec une haute tension.

Et cela, suite au maintien du président Joseph Kabila au pouvoir au-delà de son deuxième et dernier mandat réglementaire, expiré le 19 décembre 2016.

L’opposition accuse, notamment, le chef de l’Etat de vouloir retarder volontairement le processus électoral afin de s’accrocher au pouvoir, alors que la Constitution du pays le lui interdit.

Des accords au glissement

Déjà, au début de l’année 2017, le pays est affecté par une crise sociopolitique liée au report sine die de l’élection présidentielle tant attendue.

C’est après l’échec de l’accord du 18 octobre 2016, issu du dialogue politique appelé par le président Kabila, afin de trouver une solution pour un processus électoral apaisé.

Cet accord, signé entre la majorité au pouvoir et une petite formation de l’opposition prévoyait, notamment, la présidentielle en avril 2018, soit après deux années de report.

Le pays est au bord des violences, les évêques catholiques se proposent de voler au secours du pouvoir en place pour atténuer la pression populaire.

Ils ont, ainsi, assuré la médiation pour aboutir à un deuxième accord jugé plus inclusif.

Cet accord dit de la Saint-sylvestre stipulait qu’en contrepartie de son pouvoir, le président Kabila devait choisir un premier ministre issu du rassemblement de l’opposition.

Cependant, le nouvel accord n’a également pas abouti. A la base, Joseph Kabila a nommé Bruno Tshibala, dissident de l’UDPS, premier ministre.

Les évêques catholiques ont qualifié cela d’une entorse. «Le manque de consensus sur la gestion du pays pendant la période préélectorale et électorale sème la peur, éloigne les investisseurs et affecte sérieusement le climat des affaires», ont-ils réagi.

Ainsi, les deux accords ont endossé le maintien de Joseph Kabila au pouvoir.

Et en conséquence, des citoyens congolais qui ne jurent que par son départ sont rentrés dans la rue et le pays s’est davantage enfoncé dans la crise…

Des émeutes à la répression

Malgré l’interdiction des manifestations publiques, les militants des mouvements citoyens et autres adhérents aux partis politiques de l’opposition étaient déterminés à faire partir Kabila.

De l’Est à l’Ouest en passant par le centre du pays, des citoyens congolais ont eu mille et une idées de mobilisations pour chasser Kabila du pouvoir en 2017: « des marches pacifiques, des journées ville morte, des grèves générales, etc.»

Face aux menaces de la rue, le régime en place ne s’est pas laissé faire. En revanche, toute manifestation hostile au président Kabila était violemment réprimée par la police.

Dans la ville de Goma, par exemple, des émeutes ont fait 4 morts côté manifestants et un mort côté policiers, sans compter les blessés.

C’était un certain 30 octobre en marge d’une manifestation anti-Kabila, au lendemain de la publication du calendrier électoral qui renvoyait la présidentielle en 2018.
De son côté, le bureau conjoint des Nations-Unies au droit de l’homme affirmait avoir documenté, dès le premier semestre de l’année 2017, au moins 693 violations, marquées par des répressions des manifestations contre le président Kabila.

Commises par les forces de l’ordre, « ces transgressions visaient particulièrement les membres des partis politiques de l’opposition, des organisations de la société civile et les journalistes.»

Cet environnement nocif a continué tout le long de l’année 2017.

Des violences aux épidémies

Aux violences dans l’Est, s’ajoutent celles du centre du pays. Bien sûr, des conflits armés et interethniques continuent de faire couler le sang dans le Kivu.

Le 7 décembre dernier, des présumés ADF ont tué 14 casques bleus Tanzaniens à Beni.

Comme l’ADF, la milice «Kamwina Nsapu» a pareillement fait parler d’elle dans le Kasaï-central.

Selon les enquêtes de Rfi «la crise a fait plus d’un million et demi de déplacés, 35 000 réfugiés, des centaines d’écoles, des bâtiments publics, d’églises pillées ou brulées, des dizaines de villages détruits et 80 fosses communes, sans oublier les deux experts de l’Onu tués le 12 mars».

Au même moment, les épidémies d’Ebola et de choléra ont refait surface pour aggraver la crise dans le pays.

Le ministre de la Santé, Dr Oly Ilunga kalenga, avait confirmé la résurgence du virus Ebola, depuis le 22 avril, sur le territoire de la RDC.

Un peu plus tard, le virus a été éradiqué après avoir causé des pertes en vies humaines dans la région de Bas-Uele.

L’épidémie d’Ebola a ainsi cédé place au choléra. Toujours selon le ministre de la santé, au moins 1 025 personnes ont été tuées par le choléra depuis janvier 2017.

La même source renseigne qu’au moins un cas de choléra a été identifié dans 23 des 26 provinces de la RDC.

Voilà, de janvier à décembre 2017, les moments les plus marquants en RDC.

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