Afrique

RDC : 20 miliciens « neutralisés » par l’armée en Ituri

- L'armée déplore quelques blessés dans l'opération menée dans la région depuis lundi.

Lassaad Ben Ahmed  | 03.06.2020 - Mıse À Jour : 04.06.2020
RDC : 20 miliciens « neutralisés » par l’armée en Ituri

Congo, The Democratic Republic of the
AA / Kinshasa / Pascal Mulegwa

L’armée congolaise a annoncé avoir « neutralisé » 20 combattants d’un groupe armé en Ituri, dans le Nord - est de la République démocratique du Congo (RDC), au cours des offensives enclenchées depuis lundi.

« Les contacts se sont déroulés dans les localités de Gokpa, Wamu, Kamutatsi, Sodja et Idjwi dans le territoire de Djugu, sur la côte sud du lac Albert entre lundi et mardi soir », a déclaré à Anadolu, le porte-parole de l’armée en Ituri, le lieutenant Jules Ngongo, annonçant un bilan de « 20 morts du côté des assaillants » et « quelques blessés » dans les rangs de l’armée.

Selon la même source militaire, les assaillants sont des miliciens de la Coopérative pour le développement du Congo (Codeco), un groupe armé né dans la fièvre des violences communautaires en Ituri, depuis 2017. L’offensive de l’armée a été déclenchée pour empêcher « les assaillants de se réorganiser dans les localités où ils se sont retranchés après avoir été mis en débandade par les forces loyales », selon le porte-parole.

Les conséquences « sont graves pour les civils, poussés dans la rue, leurs habitations détruites pendant les opérations », a indiqué à Anadolu, Jean Bosco Lalo, président de Léa société civile de l’Ituri.

Dans les localités investies par l’armée lundi et mardi, « les civils les avaient déjà vidées depuis plusieurs semaines », a-t-il ajouté.

Ce groupe armé dont les combattants sont en majorité issus de la communauté Lendu (agriculteurs) est accusé d'avoir mené une série d'assauts, depuis 2017, contre des villages en tuant des civils, essentiellement issus de la communauté Hema (éleveurs).

Début 2020, l'ONU a affirmé que 702 personnes ont été tuées dans ces violences et a estimé qu'elles « pourraient présenter des éléments constitutifs de crimes contre l'humanité » voire de « crime de génocide ».

Ces civils semblent avoir été visés en raison de leur appartenance à la communauté Hema (au moins 402 membres de cette communauté tués entre décembre 2017 et septembre 2019), souligne un rapport, publié en janvier dernier par l'ONU.

L'un des enjeux majeurs du conflit en Ituri est le contrôle des terres par les Lendu, majoritairement agriculteurs, selon l’ONU.

Outre les Hema, les violences ont affecté les membres des communautés Alur, Mambisa, Nyali et Ndo-Okebo, jusque-là épargnées, a affirmé en mai dernier le bureau de l’ONU aux droits de l’homme, précisant que ces attaques contre les civils se sont intensifiées à partir du mois de mars 2020, notamment autour des sites miniers artisanaux, et se sont étendues aux territoires de Mahagi et d’Irumu, toujours en Ituri.

Au moins 296 personnes ont été tuées, 151 autres blessées et 38 personnes violées, dont de nombreux femmes et enfants, par les assaillants armés à majorité Lendu ( NDLR, de CODECO) entre octobre 2019 et avril 2020, selon le bureau onusien relavant du Conseil des droits de l’homme.

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