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RCA: l'ONU "préoccupée" par les graves violations des droits humains

Nadia Chahed  | 19.06.2020 - Mıse À Jour : 19.06.2020
RCA: l'ONU "préoccupée" par les graves violations des droits humains

Bangui

AA/Sylvestre Krock

En dépit « des évolutions positives enregistrées en RCA depuis le début de l’année 2019 avec l’installation d’une Commission vérité, justice et réconciliation », le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) reste préoccupé par les graves violations des droits humains commises en République centrafricaine (RCA), notamment à l’encontre des enfants, a rapporté l’ONU sur son site.

Devant le Conseil des droits de l’homme, la Haute-Commissaire adjointe aux droits de l’homme, Nada Al-Nashif, a noté avec inquiétude que les attaques contre les civils et les autres violations des droits humains restaient monnaie courante dans ce pays, précise l’ONU.

« Quelque 634 incidents de violations des droits de l’homme impliquant 1.092 personnes, dont 156 femmes, 118 garçons et 72 filles, ont été documentés entre septembre 2019 et mai 2020 », a-t-elle déclaré jeudi soir.

Certains des groupes armés, qui sont pourtant signataires de l’accord de paix, sont ainsi accusés de « continuer à tuer, mutiler et maltraiter des civils ». Les abus et violations documentés se sont concentrés dans les préfectures périphériques du pays, dans le nord-ouest de l’Ouham et l’Ouham-Pendé, et dans les zones centrales de la Haute-Kotto, du Bamingui-Bangoran et de l’Ouaka.

« Plus de 90 % de ces attaques contre les civils ont été attribuées à des groupes armés signataires pourtant signataires de l’accord de paix », a-t-elle précisé.

Les agents de l’État, en particulier les Forces armées de la RCA (les FACA), la police et la gendarmerie ont été responsables de 54 cas de violations des droits de l’homme depuis septembre, faisant 67 victimes. Cela représente environ 8 % du nombre total de violations documentées, précise l'ONU.

L’Expert indépendant sur la situation des droits de l’homme en République centrafricaine, Yao Agbetse, a estimé, lui aussi, que les groupes armés signataires de l’accord de paix ont commis de multiples violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire, malgré leurs engagements au titre de l’accord.

« Les groupes armés signataires de l’accord de paix ont commis de multiples violations des droits de l’homme en vertu du droit international humanitaire, au moins 80 % des 446 violations en 2019 étant attribuées aux groupes armés », a-t-il indiqué.

La situation sécuritaire fragile a aggravé la situation humanitaire dans le pays et déclenché le déplacement forcé de la population des zones de combats actifs vers des zones considérées comme relativement calmes, rapporte encore l'ONU.

A l'approche du scrutin présidentiel prévu en décembre prochain, l’Expert indépendant et la Haut-Commissaire adjointe de l’ONU ont invité Bangui à veiller à ce que tous les citoyens puissent jouir de leurs droits civils et politiques.

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