RCA: Le représentant de l'ONU déplore la reprise des combats

Bangui
AA/Tunis
Le Représentant spécial des Nations Unies pour la République centrafricaine, Mankeur Ndiaye, a déploré jeudi les appels à la violence et la reprise des combats dans le pays, tout en se félicitant des avancées obtenues grâce à l'Accord politique pour la paix et la réconciliation, rapporte l'ONU sur son site.
Ndiaye s'exprimait devant le Conseil de sécurité de l'ONU.
"Malgré l'amélioration de la sécurité générale du pays, il reste des poches d'instabilité, principalement liées aux affrontements entre groupes armés qui se disputent le territoire et les ressources", a déclaré Mankeur Ndiaye, par ailleurs chef de la Mission des Nations Unies en RCA (Minusca).
"Ces affrontements constituent de graves menaces pour la protection des civils et ont également entraîné une augmentation des tensions intercommunautaires dans des endroits comme Birao, Bria et Alindao", a-t-il ajouté.
Le Représentant spécial a, en outre, estimé que les affrontements inter-ethniques à Birao entre les membres Rounga du Front Populaire pour la Renaissance de la République centrafricaine (FPRC) et le Mouvement des libérateurs de la RCA pour la justice (MLCJ), principalement Kara, ont affaibli davantage la sécurité et la situation humanitaire dans le nord-est du pays.
Dénonçant aussi l’expansion illégale de l'Union pour la paix en Centrafrique (UPC) dans l'extrême Sud-Est du pays (Haut-Mbomou) et dans certaines localités à l'Ouest, Mankeur Ndiaye a appelé le Conseil de sécurité à examiner l’adoption de mesures fortes contre tous ceux qui continuent à entraver la mise en oeuvre de l'accord de paix.
Le chef de la Minusca a, entre, réaffirmé la détermination de la mission onusienne à mettre en oeuvre le mandat confié par les Quinze pour protéger les civils et appuyer les parties à la mise en oeuvre de l'Accord pour la paix et la réconciliation en République centrafricaine (APPR-RCA) signé par le gouvernement et 14 groupes armés au début de l'année 2019.
Des avancées ont toutefois été réalisées depuis la signature de l'accord de paix le 06 février 2019, a estimé Mankeur Ndiaye, citant notamment, l’existence d’un gouvernement inclusif, une réduction nette de la violence contre les populations civiles, et l'extension progressive et continue de l'autorité de l'État, avec entre autres l'affectation des préfets dans l’ensemble des 16 préfectures et la poursuite du déploiement des forces armées centrafricaines et des forces de sécurité intérieure.
De plus, le processus de désarmement s'est poursuivi dans l'ouest du pays et des progrès ont été aussi réalisés dans l'établissement des unités spéciales mixtes de sécurité prévues par l'accord de paix. Il y aussi lieu de saluer les progrès dans la lutte contre l'impunité et la promotion de la justice transitionnelle, a-t-il rappelé.
"Je tiens à saluer les progrès macro-économiques enregistrés en République centrafricaine en 2019, les perspectives de croissance prometteuses pour 2020, ainsi que les avancées dans la mise en oeuvre du Plan national de relèvement et de consolidation de la paix (RCPCA)", a encore souligné l'envoyé de l'ONU.
Revenant sur les élections présidentielle et législatives prévues en 2020-2021, Ndiaye a souligné que "ces élections ne pourront se tenir que si la communauté internationale apporte tout son soutien technique, logistique et financier".
"Malgré la mobilisation de près de la moitié des ressources nécessaires pour la tenue des élections dans les délais constitutionnels, il est urgent que la totalité des fonds promis soient déboursés au plus vite que et les ressources manquantes soient mobilisées", a-t-il relevé.
Il a lancé, à ce propos, un appel pressant à tous les partenaires de la RCA afin qu'ils honorent leurs engagements et fournissent les contributions manquantes, tout en sollicitant l'appui du Conseil à cet effet.
Notant le retour des anciens Présidents Bozizé et Djotodia et leur engagement à vouloir contribuer à la paix, à la stabilité et à la tenue d'élections apaisées, le chef de la Minusca a jugé essentiel d'assurer l'inclusivité de ces élections en permettant le vote des réfugiés et en renforçant la participation des femmes comme candidates et électrices.