RCA: Dix morts dans des affrontements entre Séléka et Anti-balaka à Batangafo (Nord)

AA / Bangui

Dix personnes ont trouvé la mort dans des combats opposant Séléka (groupe politico-militaire musulman) et Anti-Balaka (milice chrétienne), dans le Nord de la Centrafrique, a appris, dimanche, Anadolu auprès de sources locales.

Des combats ont éclaté samedi après-midi à la suite d'une affaire lié à des vols de motocyclettes à Batangafo, localité située à 400 km au nord-ouest de Bangui, a indiqué un témoin oculaire à Anadolu.

"Les Séléka et les Anti-balaka se sont alors affrontés par tirs interposés. Dans ces échanges de tirs six civils ont trouvé la mort. Deux Seleka et deux anti-Balaka sont également morts. Plusieurs autres ont été blessés, d’importants dégâts matériels dont des maisons incendiées, ont également été enregistrés tandis que la population civile a fui pour se terrer en brousse", a détaillé un autre habitant joint par téléphone.

Dimanche, des tirs ont été entendus dans la localité centrafricaine dès le matin tandis que de nombreuses personnes sont toujours terrées en brousse, selon d'autres habitants qui précisent que « des casques bleus Pakistanais basés à Batangafo multiplient les patrouilles pour rassurer la population et assurer la sécurité ».

Dans l'après-midi de dimanche, un calme précaire régnait dans la ville.

Plusieurs villes centrafricaines ont renoué avec la violence ces dernières semaines.

Après une certaine accalmie ayant permis l'organisation d'élections générales en décembre 2015-mars 2016, la République centrafricaine semble renouer avec les violences mortelles, déclenchées il y a plus de quatre ans, en raison d'un blocage politique et d'un conflit inter-communautaire, déclenché à la suite d'un coup d'Etat en 2013.

Des violences ayant éclaté en mai écoulé dans les localités de Bria, d'Alindao, de Bangassou et de Mobaye (à l'Est de Bangui) ont fait environ 200 blessés et 300 morts.

La semaine dernière deux Casques bleus marocains ont été tués à Bangassou, lors d'une attaque attribuée à des anti-Balaka, a annoncé le porte-parole de la mission de l'ONU en RCA (Minus) Vladimir Monteiro.

Les élections générales organisées en décembre 2015- mars 2016 ont doté ce pays de nouvelles institutions mais n'ont pas pu empêcher la résurgence de violences sporadiques.