RCA: des soldats musulmans réclament "armes et munitions" pour protéger le KM5 d'une nouvelle milice

AA/Bangui/PacômePabandji

Des soldats musulmans membres des forces armées centrafricaines réhabilitées, exigent d’avantage d’équipements et munitions afin de pouvoir protéger la communauté musulmane du KM5 à Bangui, menacée par une nouvelle milice locale, a appris Anadolu, mercredi, de source sécuritaire centrafricaine.

«Aujourd’hui nous allons rencontrer le ministère de la Défense pour lui présenter notre requête. Nous demandons des armes et des munitions dans l’unique but de pouvoir protéger les musulmans qui vivent sous la menace permanente d’une nouvelle milice qui veut prendre le contrôle du quartier», a indiqué à Anadolu, un officier musulman, qui a préféré garder l'anonymat, en attendant la réaction officielle des autorités.

«Le gouvernement le sait, les forces internationales le savent, les fauteurs de troubles qui font régner la terreur dans le KM5, prévoient prochainement un coup. Pour le contrer, nous devons être en mesure, matériellement, d’y faire face», a-t-il ajouté précisant, qu’actuellement, les soldats « n’ont que quelques maigres munitions face à une milice bien plus armée ».

«La population musulmane ne veut plus servir de boucliers aux assassins mais pour cela, nous avons besoin d’être davantage protégé par nos soldats, surtout en période électorale », s’inquiète une habitante du PK5 qui « soutient la demande des soldats musulmans».

Une source responsable au ministère centrafricain de la défense, contactée par Anadolu, a, de son côté, indiqué « qu’il examinerait la question », sans fournir plus de détails.

Dans le PK5, le contingent égyptien de la force onusienne, est déployé depuis plusieurs semaines pour sécuriser et pacifier le quartier en période électorale. En appui, des éléments des forces armées centrafricaines (FACA), essentiellement des musulmans patrouillent de jour comme de nuit.

Près d’une centaine de soldats musulmans compose les forces armées centrafricaines réhabilitées qui compte plus d’un millier de soldats, selon des sources sécuritaires.

En septembre, des affrontements avaient opposé ces FACA à la nouvelle milice, dont on ignore le nom, constituée de quelques musulmans du PK5 qui s’en prend aux autres musulmans du quartier déjà confrontés aux milices chrétiennes (anti-Balaka).

Un retour au calme a cependant été observé, ces dernières semaines dans la capitale, mais les forces armées restent en alerte, à l’approche du second tour de la présidentielle et du premier tour des législatives le 14 février prochain.