Afrique

RCA : Bangui rejette l'appel de l'opposition à une "concertation nationale"

-Des partis d'oppositions et des organisations de la société civiles avaient appelé la semaine dernière à une concertation nationale pour débattre de la situation politique et de certains points qui "risquent d'entraver le processus électoral".

Nadia Chahed  | 08.08.2020 - Mıse À Jour : 09.08.2020
RCA : Bangui rejette l'appel de l'opposition à une "concertation nationale"

Bangui

AA/Bangui/Sylvestre Krock

Les autorités centrafricaines ont opposé vendredi une fin de non-recevoir à la demande de l'opposition concernant la convocation d’une concertation des forces vives de la nation afin de débattre de la situation politique dans le pays et des prochaines élections.

"Une concertation n’est pas à l’ordre du jour", a déclaré, vendredi, le ministre et porte-parole de la Présidence, Albert Yaloké Mokpem lors d'une conférence de presse à Bangui.

Une déclaration qui fait suite à l'appel récemment lancé par des partis politiques d'opposition, des organisations de la société civile et diverses personnalités à une concertation nationale, "pour discuter de ce processus électoral qui va dans tous les sens, pour discuter de cet accord de paix qui n'est pas du tout respecté", tel que précisé par Anicet George Dologuélé, président du parti Union pour le Renouveau centrafricain (URCA) et président de la plateforme d'opposition COD 20-20

Lundi dernier, les parties signataires avaient lancé un dernier appel aux autorités avant de se mobiliser dans une "désobéissance civique" .

En effet, à cinq mois des élections présidentielle et législatives, un bras de fer s’installe entre pouvoir et opposition en RCA. Tandis que les partisans du pouvoir mobilisent les média d’Etat pour passer leurs messages, ceux de l’opposition eux, se rabattent sur les radios privés, les journaux indépendants et les réseaux sociaux pour critiquer l’action gouvernementale.

Tout a commencé en juin 2020, par un projet de loi initié par la majorité parlementaire relatif au prolongement du mandat du président de la République et des députés au-delà du 30 mars 2021, au cas où la pandémie de Covid-19 venait à impacter négativement le processus électoral en cours.

La Cour constitutionnelle avait déclaré ce projet de loi inconstitutionnel. Toutefois, le juge constitutionnel a exhorté le pouvoir et les autres acteurs à recourir à une concertation en cas de force majeure.

Ainsi, le Collectif de l’opposition démocratique (COD-20) a fait parvenir un mémorandum au président Touadera réclamant la convocation de cette concertation.

La demande de l’opposition est demeurée lettre morte. Il aura fallu attendre une panoplie de circonstances cette dernière semaine pour que la pression s’accentue.

Entre autres faits et circonstances, le huis-clos entre le Premier ministre et l’un des leaders des groupes armés Ali Darass (UPC), la décision du gouvernement de relocaliser Ali Darass dans la ville de Bambari, le recensement électoral empêché dans certaines zones contrôlées par les groupes armés, la dégradation des routes rendant impossible l’accès à certaines régions en cette période pluvieuse, les suspicions de fraudes lors des opérations de recensement électoral...

Partant de ces faits, l’opposition soutenue le Groupe de travail de la société civile sur la crise centrafricaine (GTSC), le Conseil national de la jeunesse (CNJCA), la Conférence épiscopale de Centrafrique (CECA), a réitéré son appel à une concertation nationale pour clarifier tous ces points à même d'entraver le processus électoral.

Ce à quoi le Premier ministre Firmin Ngrebada, avait répliqué lundi dernier "la décision de la Cour constitutionnelle est claire. Elle recommande une concertation au cas où l’Autorité nationale des élections (ANE) se verrait dans l’impossibilité d’organiser les élections à bonne date. Ce qui n’est pas le cas pour l’instant".


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