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Ramadan à la Médina de Tunis : Un mois au service du patrimoine, de la jeunesse et de l’économie locale

- Le mois saint devient un véritable levier de revitalisation économique et sociale, porté par des initiatives locales comme celles du groupement d’intérêts économiques Medinti

Ekip  | 11.03.2025 - Mıse À Jour : 13.03.2025
Ramadan à la Médina de Tunis : Un mois au service du patrimoine, de la jeunesse et de l’économie locale

Tunisia

AA / Tunis

À la Médina de Tunis, le mois de Ramadan ne se limite pas aux traditions spirituelles et familiales. Il devient un véritable levier de revitalisation économique et sociale, porté par des initiatives locales comme celles du groupement d’intérêts économiques Medinti. À travers des événements culturels, des expériences immersives et l’implication des jeunes, la Médina se transforme en un espace vivant où patrimoine et modernité se rencontrent.

"Chaque Ramadan, il y a une activité intéressante à la Médina de Tunis et on essaye aussi, à travers la dynamique du Ramadan à la Médina, d’intégrer les jeunes pour qu’ils puissent faire leurs jeux de lumière ou chanter ou, pour des jeunes chefs de cuisine, de montrer ce qu’ils peuvent faire", explique Leila Ben Gacem, membre active de Medinti, soulignant l'importance d'inclure la nouvelle génération dans l'animation du quartier.

La Médina, avec ses maisons d’hôtes, ses restaurants, ses cafés et ses artisans, bénéficie d’une mise en valeur particulière pendant cette période. "L’objectif était de se réunir, de devenir un lobby économique pour travailler ensemble, pour le marketing territorial de la Médina, pour créer une dynamique culturelle, économique qui nous aide à préserver les emplois qu’on a, et créer d’autres emplois", précise-t-elle au micro d'Anadolu. Grâce aux synergies mises en place entre les acteurs locaux, la Médina attire de plus en plus de visiteurs, d’investisseurs et de touristes, désireux de vivre une expérience authentique.

"On essaie tout le temps d’innover, de créer d’autres expériences. Par exemple, on organise des chasses aux trésors dans les ruelles de la Médina, des après-midis de Malouf, des rencontres avec des calligraphes, ou encore des ateliers de cuisine avec les familles qui habitent ici. C’est un moyen de valoriser notre patrimoine tout en le rendant vivant", ajoute-t-elle.

Mais la revitalisation de la Médina ne s’arrête pas aux activités touristiques. Ramadan est aussi l’occasion de répondre à des défis structurels du quartier. "Dernièrement, on a lancé un centre de formation -ou école- qui est destiné aux jeunes ayant abandonné l’école. Il s’agit de petites formations destinées aux métiers du tourisme durable. L’idée, c’est de les aider à intégrer la dynamique économique que nous avons créée ensemble. Ce sont vraiment des formations pratiques, ce n’est pas un long cursus, mais des formations courtes pour qu’ils puissent s’insérer dans les métiers du tourisme durable, du tourisme alternatif, du tourisme inclusif", détaille-t-elle.

Au-delà de l’impact économique, Medinti joue également un rôle essentiel dans la préservation du patrimoine. "Aujourd’hui, en Tunisie, le problème, c’est qu’il n’y a pas de formation professionnelle en restauration du patrimoine, ni dans les métiers de la construction. Mais nous avons encore des maîtres artisans que nous connaissons bien. Donc, nous essayons de réunir cela avec le secteur public et de lancer des chantiers-écoles sur les sites menaçant ruine", explique-t-elle.

Cette approche permet non seulement de préserver l’architecture de la Médina, mais aussi d’offrir des opportunités professionnelles aux jeunes du quartier. "C’est la meilleure solution pour tous les problèmes de sécurité : intégrer les jeunes et les épauler dans leur propre quartier. C’est ainsi que nous pouvons avoir des quartiers plus sécurisés" insiste-t-elle.

Alors que Medinti s’apprête à célébrer en mai prochain cinq ans d’initiatives et de projets communs, la dynamique enclenchée continue de s’étendre. "Ensemble, nous sommes un vis-à-vis plus fort pour résoudre les problèmes du territoire. Notre but est de devenir un interlocuteur clé pour les autorités et de faire entendre notre voix afin que la Médina retrouve toute sa splendeur", conclut-elle avec détermination.
Grâce à ces efforts collectifs, le Ramadan ne se limite pas à un temps de recueillement : il devient un catalyseur de changement, un moteur de développement durable et un symbole de la résilience et du renouveau de la Médina de Tunis.

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