Réfugiés éthiopiens: Un responsable soudanais appelle à une intervention internationale rapide
- Le gouverneur de Qadarif, Suleiman Ali, estime que la réaction internationale face à l'afflux continu de réfugiés est lente

Sudan
AA/ Khartoum
Un responsable soudanais a appelé, lundi, la communauté internationale et les organisations humanitaires à intervenir rapidement pour apporter le soutien nécessaire aux réfugiés éthiopiens, compte tenu de l'augmentation de leurs flux.
Le gouverneur soudanais de Qadarif a indiqué que la réaction de la communauté internationale et des organisations, et en deçà des afflux de réfugiés au Soudan, rapporte l'agence de presse soudanaise.
"Nous appelons la communauté internationale et les organisations humanitaires à jouer leur rôle en apportant un soutien aux réfugiés éthiopiens, dont l'afflux dépasse les modestes capacités de l'État dans la conjoncture économique actuelle", a-t-il expliqué
Et de préciser que "le nombre total de réfugiés éthiopiens dans la province de Qadarif à elle seule a atteint les 15 500 personnes, tandis que 2 500 autres ont été accueillis dans le camp soudanais d'Umm Rakuba".
Un autre camp de réfugiés sera également crée dont la capacité d'accueil dépassera celle d'Umm Rakuba.
Il a souligné que les flux importants de réfugiés auront des répercussions négatives sur l'Etat, sur les plans socio-économique et sanitaire ainsi que sur la qualité des services.
Le gouverneur de Qadarif a noté que d'autres villes soudanaises voisines de l'Ethiopie doivent en conséquence s'attendre à des flux de réfugiés similaires.
De son côté, Khartoum a annoncé, dimanche, la distribution de nourriture et des abris d'urgence aux réfugiés fuyant le conflit armé au Tigré, dans le nord de l'Éthiopie.
Pour sa part, le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés a annoncé, la semaine dernière, l'augmentation du nombre de réfugiés arrivés dans les provinces soudanaises de «Qadarif et Kassala», atteignant les 24 000 réfugiés, en raison du conflit armé dans la région.
Le 4 novembre, des affrontements armés ont éclaté entre l'armée éthiopienne et le "Front de libération du peuple du Tigré" dans la région.
Le Front de libération a dominé la vie politique en Éthiopie pendant environ 3 décennies, avant l’arrivée au pouvoir d’Abiy Ahmed en 2018, devenant ainsi le premier chef du gouvernement du pays issu de l'ethnie « Oromo ».
Les « Oromos » sont la plus grande ethnie en Éthiopie avec 34,9% de la population, soit environ 108 millions de personnes. Les Tigréens de leur côté, sont la troisième plus grande ethnie et représentent 7,3 % de la population totale du pays.
Le front de libération, qui fait l’objet d’une marginalisation de la part des autorités fédérales, s'est séparé de la coalition au pouvoir et a défié Abiy Ahmed en organisant des élections régionales en septembre dernier, que le gouvernement a jugées « illégales », suite à une décision fédérale reportant les élections à une date ultérieure, en raison de la pandémie de coronavirus.
* Traduit de l’arabe par Wejden Jlassi