Procès de Gbagbo à la Haye: ses partisans à Abidjan «déterminés à le soutenir jusqu’au bout»
Le procès de l'ex-chef d'Etat ivoirien qui s'est ouvert à La Haye, est très suivi par ses partisans qui espèrent une "libération" alors qu'il est jugé pour "crimes contre l'humanité"

Abidjan
AA/ Abidjan (Côte d’Ivoire) / Cléophas Mosala
Les partisans de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, dont le procès pour «crimes contre l’humanité» se poursuit, mardi, devant la Cour pénale internationale de La Haye, affichent «un soutien indéfectible à leur mentor» dont ils espèrent la libération, selon les propos recueillis par Anadolu.
Depuis le début du procès, qui s’est ouvert jeudi à La Haye, les partisans de Gbagbo, et de son ministre de la Jeunesse, Charles Blé Goudé, tous deux poursuivis pour "crimes contre l'humanité" lors des violences qui ont suivi l'élection présidentielle de 2010, prennent d’assaut le quartier de Yopougon (Abidjan), ex-fief de l’ancien président ivoirien.
«Nous sommes engagés aux côtés du président Laurent Gbagbo et notre mobilisation ne faiblira pas jusqu’à sa libération», a indiqué à Anadolu, Ladji Ipaud, membre de la Jeunesse du Front populaire ivoirien (parti de Gbagbo), Yopougon-Banco.
Pour assurer un suivi en direct du procès de Gbagbo, à des centaines de partisans, les membres du parti se sont cotisés afin de financer une projection publique.
Au quatrième jour du procès et après la plaidoirie de la défense, lundi, les partisans de Gbagbo se sont dits « optimistes » pour la suite.
«Je suis souriant, car la défense a restitué les faits et l’histoire qui se sont déroulés dans notre pays», a déclaré Youan Bi Angenor, un autre partisan rencontré par Anadolu.
Pour le Secrétaire général du Fpi, Koné Boubacar, ce procès a toutefois « ses réalités hors des couloirs de la Cpi ».
« Nous savons tous que c’est une prise d’otage d’un homme car avec tout ce qui a été dit et présenté par la défense, on devrait déjà libérer le président (Gbagbo) » a estimé Koné.
Selon le parti de Ouattara en revanche, « les milliers de morts résultant de la crise post-électorale, sont de la responsabilité exclusive de Laurent Gbagbo et de ses partisans qui ont refusé leur défaite à l’élection présidentielle ivoirienne de 2010.»
« Nous considérons leur plaidoirie comme de la pure diversion et une insulte à la mémoire des milliers de victimes de la crise». a déclaré à Anadolu Joël N’Guessan, Porte-parole du Rassemblement des républicains (RDR, parti au pouvoir.)
Lundi, le principal avocat de Gbagbo, Emmanuel Altit, a donné à voir une autre vision de la crise post-électorale, rejetant le fait que Gbagbo ait pu établir un "plan meurtrier" pour rester au pouvoir, et accusant à la place, Ouattara, "d'avoir préparé sa prise de pouvoir par la force".
L'avocat a également accusé la France de ne pas avoir voulu "d'une paix négociée".(Alassane Ouattara a pris ses fonctions après l'intervention française qui a mis fin à la guerre civile.)
Laurent Gbagbo,premier ex-président poursuivi par la CPI depuis sa création, a été arrêté en avril 2011 et transféré sept mois plus tard à La Haye. Quatre chefs de crimes contre l’humanité ont été retenus à son encontre et à celle de Charles Blé Goudé. Les deux hommes sont passibles de la prison à vie.