Afrique

Premier sommet des dirigeants du G20 en Afrique

- centré sur les enjeux du Sud global

Murat Özgür Güvendik  | 21.11.2025 - Mıse À Jour : 21.11.2025
Premier sommet des dirigeants du G20 en Afrique

Cape Town

AA / Johannesburg / Murat Ozgur Guvendik


Sous l’égide de la République d’Afrique du Sud, le sommet des dirigeants du G20 se tiendra ce week-end pour la première fois sur le continent africain et place les principaux enjeux du Sud global au centre de l’agenda international.

Organisé les 22 et 23 novembre au centre des expositions de Johannesburg (NASREC), le sommet se réunit sous le thème « Solidarité, Égalité et Durabilité ».

Le sommet, auquel participera le président Recep Tayyip Erdogan, abordera des sujets tels que la lutte contre le changement climatique, la résilience face aux catastrophes, le financement d’une transition équitable vers les énergies propres et la soutenabilité de la dette pour les pays à faibles revenus.

En plus des membres sud-africains du G20, 22 autres pays ont été invités à participer au sommet, auquel plus de 1 000 délégués sont attendus.

- « Il rend le Sud global très visible et important au sein du G20 »

L’Afrique du Sud entend mettre à l’ordre du jour les principaux défis du Sud global, tels que le financement climatique, le renforcement des mécanismes d’allégement de la dette, un accès plus équitable aux investissements de développement et la rétention dans les économies locales de la valeur des minerais stratégiques.

Dirk Kotze, membre de la faculté de sciences politiques de l’Université d’Afrique du Sud, a souligné à Anadolu que l’Afrique du Sud est, après l’Indonésie, l’Inde et le Brésil, le quatrième pays du Sud global à assurer la présidence tournante du G20 : « Il rend le Sud global très visible et important au sein du G20. »

Il a ajouté : « Au cours des trois dernières années, les sujets du Sud global — développement, durabilité, changement climatique et égalité à l’échelle mondiale — ont attiré beaucoup plus d’attention qu’auparavant. Dans ce contexte, une dynamique s’est créée qui met les questions du Sud global en évidence dans l’agenda international. »

Kotze a également souligné que Donald Trump n’entendait pas agir en accord avec l’agenda des pays du Sud défini par le Brésil, l’Inde, l’Indonésie et maintenant l’Afrique du Sud : « La politique étrangère de l’Afrique du Sud et sa position sur la scène internationale, notamment sur la question palestinienne et le dossier à la Cour internationale de Justice, provoquent un réel mécontentement aux États-Unis. L’administration Trump veut sanctionner l’Afrique du Sud pour avoir agi selon sa propre ligne malgré la pression américaine. »

Il a précisé que les États-Unis cherchent à imposer des conditions dans le commerce de certains minerais, comme les terres rares et le chrome, tandis que l’Afrique du Sud refuse d’accepter ces conditions telles quelles : « C’est pourquoi des pressions sont exercées sur le pays. »

- L’Union africaine participe pour la première fois en tant que membre permanent

Ce sommet, premier du G20 sur le continent africain, marque également la participation de l’Union africaine (UA) en tant que membre permanent, un pas considéré comme un tournant vers un rôle plus fort de l’Afrique dans la gouvernance mondiale.

L’UA sera représentée au sommet par son président en exercice, Assoumani Azali, président de l’Union des Comores.

- Les États-Unis s’opposent à la publication d’une déclaration conjointe

Le président américain Donald Trump avait annoncé qu’il ne participerait pas au sommet, invoquant les allégations de discrimination raciale contre la minorité blanche en Afrique du Sud, qualifiant la tenue du sommet dans le pays de « véritable désastre ».

Le président Cyril Ramaphosa, qui a rejeté les accusations de violences contre les Blancs, a estimé que le boycott américain serait « une perte pour les États-Unis eux-mêmes ».

Selon la presse sud-africaine, l’administration Trump exerce une pression diplomatique sur Pretoria pour qu’aucune déclaration conjointe ne soit publiée à l’issue du sommet. La présidence sud-africaine, elle, vise la publication d’une déclaration finale et poursuit ses démarches en ce sens.

Par ailleurs, la Chine sera représentée par le Premier ministre Li Qiang, la Russie par le vice-président de l’administration présidentielle Maksim Oreshkin, tandis que l’Argentine et le Mexique seront représentés par leurs ministres des Affaires étrangères.

- Mesures de sécurité renforcées à Johannesburg

À Johannesburg, ville hôte du sommet, les mesures de sécurité ont été portées au plus haut niveau, avec des fermetures de routes et des points de contrôle autour du centre NASREC.

Selon un communiqué officiel, 3 500 policiers supplémentaires ont été déployés et des unités militaires restent en alerte pour faire face à toute urgence.

Avant le sommet, diverses ONG et groupes d’activistes ont commencé à préparer des manifestations. Défenseurs des droits des femmes, militants climatiques et groupes anti-immigration planifient des actions, tandis que la police a indiqué que les manifestations ne seraient autorisées que dans des zones désignées.


* Traduit du turc par Seyma Erkul Dayanc

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