Alger
AA/Alger/Aksil Ouali
La crise diplomatique entre l’Algérie et l’Espagne est à son paroxysme, depuis la suspension par Alger du traité d’amitié entre les deux pays, le 8 juin dernier. Devant cette situation, des responsables du gouvernement espagnol ont accusé directement la Russie d’être à l’origine de cette embrouille. Une accusation qui a fait réagir les autorités algériennes.
En effet, les récentes déclarations des ministres espagnols ont fait réagir l’envoyé spécial pour le Sahara Occidental et les pays du Maghreb au ministère algérien des affaires étrangères, Amar Belani. Dans une déclaration faite, jeudi dernier au journal espagnol El Confidencial, le diplomate a estimé que « ces déclarations ont ruiné toute chance de normalisation avec le gouvernement de Pedro Sanchez ».
« Les déclarations irresponsables faites par la ministre Calvino et les propos distillés en off par le ministre des Affaires étrangères Albares ruinent définitivement toute chance de normalisation des relations avec un gouvernement non fiable qui s’enfonce dans les mensonges et la fuite en avant », a-t-il affirmé.
Pour rappel, le 13 juin, Nadia Calvino, ministre de l’Economie et des Finances a déclaré que « l’Algérie s’alignait de plus en plus sur la Russie ». Elle a ainsi confirmé les propos prêtés par la presse espagnole au ministre des Affaires étrangères Albares qui a accusé l’Algérie d’avoir attaqué l’Espagne sur « instigation de la Russie ».
Dans sa réaction, Amar Belani est revenu sur les arguments espagnols justifiant le changement, depuis le mois de mars 2022, de sa position sur la question du Sahara Occidental. Madrid a annoncé son soutien au plan d’autonomie du Sahara Occidental qui était sous sa domination jusqu’en 1975.
« Quant aux autres officiels (Robles et Bau, respectivement ministre de la Défense et secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères) qui soutiennent que la nouvelle position radicale de l’Espagne sur la question du Sahara occidental est ‘’respectueuse du droit international’’, ils font montre d’un cynisme et d’un aveuglement affligeants », a estimé le diplomate algérien.
Il a rappelé, dans ce sens, « la résolution 1514 de l’Assemblée générale des Nations-Unies qui considère, selon lui, le Sahara Occidental comme territoire non autonome éligible à l’autodétermination ».
«Le statut final du territoire du Sahara occidental reste donc à déterminer sous les auspices de l’ONU. Ce fait, aucun reniement de l’Espagne ne peut le changer car le sceau de la légitimité appartient à l’ONU et à elle seule », a-t-il ajouté.
Selon lui, « non seulement l’Espagne bafoue le droit international, mais elle foule au pied le droit européen qui a statué que le royaume du Maroc et le Sahara occidental sont deux territoires ‘’séparés et distincts’’ excluant ainsi toute souveraineté marocaine sur le territoire du Sahara occidental ».
Amar Belani a estimé également que « le revirement du gouvernement de Pedro Sanchez sur la question du Sahara occidental va au contraire, non seulement entraver les efforts de M. De Mistura (envoyé personnel du SG de l’ONU pour le Sahara occidental) mais aussi encourager le Maroc à persévérer dans sa dangereuse aventure expansionniste, porteuse de risques sérieux d’escalade et d’exacerbation de la tension dans la région ». « L’Espagne en portera aussi la responsabilité », a-t-il mis en garde.
Seulement une partie des dépêches, que l'Agence Anadolu diffuse à ses abonnés via le Système de Diffusion interne (HAS), est diffusée sur le site de l'AA, de manière résumée. Contactez-nous s'il vous plaît pour vous abonner.
