Afrique

Plaidoyer pour un partenariat gagnant-gagnant tuniso-turc

- La Tunisie est un des partenaires stratégiques de la Turquie, a déclaré l'ambassadeur turc, Dogan

1 23  | 21.09.2018 - Mıse À Jour : 23.09.2018
Plaidoyer pour un partenariat gagnant-gagnant tuniso-turc

Tunis

AA - Tunis - Bouazza Ben Bouazza
L’ambassadeur de Turquie auprès de la Tunisie, Omer Faruk Dogan, considère le Forum international sur le partenariat entre les secteurs public et privé (PPP) organisé mardi à Tunis, comme étant "l'un des plus grands événements" organisés en Tunisie pour en faire une plateforme d'investissement, après la conférence "Tunisia 2020" tenue précédemment. 

Il a qualifié d' "excellente" l'organisation de cette manifestation au cours de laquelle pas moins de 33 grands projets ont été présentés aux quelque 1 000 investisseurs potentiels qui y ont participé dont plus de 250 venus de l'étranger.

La Turquie y était présente par une délégation de plusieurs opérateurs dans les secteurs de la construction, des technologies et de l'industrie, a précisé le diplomate à l'agence Anadolu.

Dogan estime cependant que le forum de Tunis n'est que le début du processus, "car, note-t-il, l'essentiel commence à partir de cette étape-là".

"Le vrai travail commence maintenant en vue de concrétiser les projets proposés. Il y aura une très forte concurrence entre les investisseurs et il s'agira de choisir les meilleurs pour le bien de la Tunisie", souligne-t-il.

S'appuyant sur l'expérience de son pays en la matière, l’ambassadeur suggère, dans un entretien à la radio ExpressFM, de procéder par étape en commençant par le plus grand projet et y aller progressivement, car, entamer les 33 projets en même temps va affaiblir la concurrence, analyse-t-il.

Il a cité le port en eau profonde d'Enfidha, "un énorme projet à même de renforcer la position stratégique et logistique de la Tunisie (dans la région)", a-t-il estimé.

Selon lui "la priorité devra être accordée aux plus grands projets, et en prenant en compte les coûts et les délais d'exécution dans un concept gagnant-gagnant, de manière à ce que le gouvernement tunisien et les investisseurs y trouvent leur compte".

Le diplomate a, dans ce contexte, mis l'accent sur l'importance de faire en sorte que les projets retenus soient rentables, évoquant le cas de l'aéroport d'Enfida, le plus grand d'Afrique, réalisé par le groupe turc TAV et qui, a-t-il déploré, ne fonctionne qu'à 10% de sa capacité.

L'ambassadeur a fait remarquer que grâce à cette démarche progressive et concurrentielle, la Turquie a lancé des projets d'une valeur de 50 milliards d'euros dans le cadre du PPP: un troisième pont sur le Bosphore, un tunnel sous le même canal et le plus grand pont suspendu du monde qui lie la mer Egée à la mer de Marmara, dans le nord-ouest du pays, sur une longueur de plus de 2 km.

Conçu en partenariat entre des entreprises turques et sud-coréennes, le coup d'envoi des travaux dont le coût s'élève à plus de 2,5 milliards d'euros, a été donné en mars dernier par le président Recep Tayyip Erdogan. Il comptera six voies de circulation et sera ouvert au public en 2023.

Autre projet gigantesque lancé toujours dans le cadre du PPP: un troisième grand aéroport à Istanbul et le plus grand du monde, d'une capacité de 150 millions de passagers par an, qui sera inauguré le 29 octobre prochain.

S'agissant des relations tuniso-turques, Dogan a souligné que "la Tunisie est un des partenaires stratégiques de la Turquie".

"La Tunisie est la porte d'entrée de toute l'Afrique qui compte 1,2 milliards d'habitants et consomme 500 millions de dollars de produits alimentaires. C'est pourquoi nous voulons renforcer ce partenariat avec la Tunisie pour y produire et exporter vers l'Afrique", a-t-il argumenté.

Pour ce qui est du déséquilibre qu'accuse la balance commerciale entre les deux pays au détriment de la Tunisie, le diplomate appelle le opérateurs tunisiens à "faire des efforts" pour y remédier.
"La Turquie importe pour 250 milliards de dollars. Pourquoi la Tunisie ne prend-elle pas sa part dans ces importations?", se demande-t-il. 

Il estime que le fait d'accuser la Turquie d'être à l'origine de ce déséquilibre "n'est pas trop juste et équitable", en préconisant de "faire la promotion des produits tunisiens et en en améliorant la qualité pour que le public turc puisse les demander. Nous en avons besoins en Turquie", a-t-il fait valoir en suggérant à cet effet, l'organisation d'un forum économique tunisien à Istanbul pour promouvoir les produits tunisiens auprès du consommateur turc.

"Notre souhait est qu'il y ait un partenariat gagnant-gagnant entre la Turquie et la Tunisie", a-t-il conclu.

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