Afrique

ONU : Le Mali divise le Conseil de sécurité

- La transition, les sanctions de la CEDEAO et Wagner au menu d'une réunion du Conseil

Fatma Bendhaou  | 12.01.2022 - Mıse À Jour : 12.01.2022
ONU : Le Mali divise le Conseil de sécurité

Mali

AA/Bamako/Amarana Maiga
La situation au Mali et la présence des paramilitaires russes du groupe Wagner divise les membres du Conseil de sécurité des Nations Unies, réunis ce mardi sur la situation au Mali.

Lors de cette réunion, le représentant de l’ONU au Mali a briefé le Conseil de sécurité. Selon lui, l’organisation continuera à œuvrer aux côtés des autorités maliennes, de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et de l’Union africaine (UA) pour sortir de l’impasse. Après tout, « le soutien à la transition est bien inscrit au mandat de la MINUSMA », a-t-il rappelé.

Les ambassadeurs du Conseil ont, par ailleurs, écouté un exposé de la jeune militante de la société civile malienne, Adam Dicko, puis chacun a eu la possibilité de s'exprimer. La France, la Grande-Bretagne et les États-Unis ont rejeté une transition de 5 ans au Mali et soutenu les sanctions annoncées par la CEDEAO.

De leur côté, la Russie et la Chine ont plaidé pour la non-ingérence au Mali. Le représentant de Bamako a dénoncé lui aussi, dans la lignée de la déclaration du président de la transition Assimi Goïta, les annonces « illégales et illégitimes » de la CEDEAO.

Réagissant aux polémiques sur une éventuelle présence de mercenaires de son pays au Mali, le représentant russe, Vassily Nebenzia, a regretté que « sur fond de la modification inattendue de la présence de la France au Mali, notamment avec la fermeture de plusieurs bases, le Mali se retrouve seul face à tous ces terroristes et, à cet égard, nous estimons que les Maliens ont tout à fait le droit de coopérer avec d’autres partenaires qui sont prêts à coopérer avec ce pays pour renforcer la sécurité ».
Nebenzia, a souligné que « les pays occidentaux veulent avoir le monopole de la fourniture de services » au Mali.

“Nous regrettons que les autorités de transition utilisent des fonds publics déjà limités pour rétribuer des mercenaires étrangers au lieu de soutenir les forces nationales et les services publics”, a, pour sa part, déclaré le représentant de la France, Nicolas de Rivière.
Jeudi dernier, l’Agence de presse Reuters, qui cite un porte-parole de l'armée malienne, a indiqué qu'entre 300 et 350 mercenaires russes du groupe Wagner ont été déployés à Tombouctou, dans le nord du Mali, afin d'assurer l'entrainement des forces armées maliennes (Fama) et se sont installés dans une base militaire que les troupes françaises ont quittée en décembre.

Le gouvernement de transition avait annoncé le mois dernier que des « formateurs russes » étaient arrivés au Mali, sans donner plus de détails. Bamako assure que les soldats russes arrivés au Mali sont des troupes régulières déployées dans le cadre d'un accord de défense bilatéral, en vertu duquel Moscou a également fourni du matériel à l'armée malienne.

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