Afrique

Omar el-Béchir, le "sauveur de la nation", écarté du pouvoir (Portrait)

C'est à la faveur d'un putsch qu'il a pris le pouvoir pour, ensuite, être lui-même évincé par un coup d'Etat.

Mohammed Maher Ben Romdhane, Nadia Janane  | 11.04.2019 - Mıse À Jour : 12.04.2019
Omar el-Béchir, le "sauveur de la nation", écarté du pouvoir (Portrait)

Sudan

AA / Khartoum

"Sauveur de la nation" soudanaise. C'est ainsi qu'Omar el-Béchir était qualifié, il y a une trentaine d'années, en dépit de son statut militaire.

Aujourd'hui, il porte le titre de "président déchu" recherché par la Cour pénale internationale pour crimes contre l'humanité.

C'est dans les rangs de l’armée soudanaise, qu’il a rejoint dès son plus jeune âge, qu'el-Béchir a passé la majeure partie de sa vie.

Il poursuit des études de sciences militaires et gravit rapidement les échelons.

En 1989, un coup d’Etat militaire dont il est lui même instigateur, le propulse à la tête du pouvoir.

Sa proximité des courants islamiques influence sa politique et sa gestion de l’Etat soudanais, le poussant à rejeter la séparation entre l’Etat et la religion.

Les confrontations avec plusieurs cadres de l’Islam politique au Soudan sont, pourtant, au rendez-vous.

Pour résoudre les crises qui secouent le pays, il opte pour la force. Sa tentative de réprimer une rébellion dans le sud du pays, finit par pousser le Soudan dans la scission et ensuite la création de l’Etat du Soudan du Sud en janvier 2011.

En mai 2011, il choisit, encore une fois, la solution militaire pour faire face à des accusations de falsification des résultats des élections dans l'un des Etats du sud.

Plus tard en 2013, el-Béchir est appelé à quitter le pouvoir.Il se résigne alors à tendre la main à l'opposition et engager la dialogue.

L'élection présidentielle de 2015 qu'il remporte avec 94,5% des voix, en fait de lui, encore une fois, président du Soudan.

Le conflit du Darfour reste, par ailleurs, la crise qui a contribué le plus à la déstabilisation du régime d'el-Béchir. Il est, d'ailleurs, le premier chef d’Etat arabe à faire l'objet d'un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour des crimes contre l'humanité, des crimes de guerre et génocide qu'il aurait commis au Darfour.

Ce conflit est également à l'origine de l'ensemble des sanctions économiques imposées par le Conseil de sécurité des Nations Unies contre son régime.

En décembre 2018, le début d'une révolution populaire - qu'il avait qualifiée de complot - le pousse à annoncer un large remaniement ministériel.

Ses tentatives de calmer la contestation sociale ont été voué à l'échec. Un sit-in d'envergure est organisé début avril devant le centre du commandement de l'armée à Khartoum. Une seule revendication : le départ d'el-Béchir.

La grogne populaire couronnée par un putsch militaire, le 11 avril 2019, lui ôte le pouvoir et le déchoit de ses fonctions de président.

Son ministre de la Défense, Awad Mohammed bin Ouf, annonce alors son arrestation et donne le coup d’envoi d’une phase transitoire menée par le Conseil militaire, face à la montée de la grogne sociale.


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