AA/Bamako/Mohamed Ali

La Coordination des Mouvements de l’Azawad ( CMA) et la Plateforme, deux mouvements politico-militaires rivaux dans le Nord Mali, ont décidé de mettre un terme aux affrontement fratricides qui les opposent de façon récurrente depuis trois ans, en signant un accord de cessation immédiate, totale et définitive de toute forme d'hostilités,

La signature de cet accord a été faite mercredi soir à Bamako en lors d’une cérémonie solennelle présidée par le chef de file de la médiation internationale, l’ambassadeur d’Algérie, Boualem Chibehi, en présence de membres du gouvernement malien, notamment les ministres de la Défense, de la Réconciliation nationale, et de la Décentralisation, de l’ambassadrice de France et de l’ambassadeur des États Unis au Mali, des principaux leaders de la CMA et de la Plateforme.

Le document intitulé « Engagements » a été signé par Bilal Ag Acherif, secrétaire général du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA relevant de la CMA) et Fahad Ag Almahmoud, Secrétaire général du Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés (GATIA) pour la plateforme, a rapporté le correspondant d'Anadolu.

L'accord prévoit, entre autres, le retour des éléments de la Plateforme, notamment ceux du GATIA à Takalot (localité située à une cinquantaine de km au Sud de Kidal) d’où le GATIA avait été délogé par la CMA lors de violents combats à la fin du mois de juillet dernier), la libération des détenus, la mise en place d’une commission composée de hauts cadres des deux mouvements pour renforcer leur cohésion, un chronogramme actualisé et consensuel pour la mise en œuvre de l’Accord à finaliser avec le gouvernement d’ici fin septembre, …

La signature de ce document est le couronnement d’intenses pourparlers entre les deux mouvements rivaux, tenus du 15 au 20 septembre à Bamako sous l’égide de la médiation internationale menée par l’Algérie et la Mission onusienne au Mali (Minusma).

Elle fait également suite à l'échec de plusieurs autres tentatives de réconciliation, notamment les pourparlers d’Anefis (région de Kidal) de septembre 2015, la déclaration dite de Niamey de juillet 2016…Fait qui laisse planer certaines interrogation quant aux chances d'aboutissement de cette initiative.

Interrogé à ce sujet par Anadolu, Bilal Ag Achérif, chef de la délégation de la CMA a souligné : "cette solution est le résultat de notre réflexion commune, en toute responsabilité nous avons tiré les leçons des expériences précédentes. Les discussions ont été menées en toute transparence avec la participation active de la Communauté internationale et du gouvernement".

Les mécanismes convenus permettrons de dépasser très rapidement cette crise qui a coûté beaucoup de vies humaines, occasionné des souffrances, a-t-il ajouté.

Fahad Ag Almahmoud secrétaire Général du Gatia a pour sa part assuré "cette fois nous avons décidé de cesser toute forme d’hostilités pour le bien de nos populations, nous n’allons plus être le prétexte des retards dans la mise en œuvre de l’Accord".

Ce processus de rapprochement CMA-Platerome a été enclenché depuis plus d’un mois sur le terrain avec la première rencontre tenue à Anéfis le 20 août 2017 couronnée par la signature d'un accord de trêve qui a facilité l’installation du gouverneur représentant de l’État à Kidal, Sidi Mohamed Ag Ichrach. Ce dernier a effectué mardi, son retour effectif dans la région, après une visite prospective, fin août dernier.

La conclusion de cet accord va certainement lui faciliter la tâche, notamment le retour de l’ensemble de services administratifs et l’opérationnalisation de l’autorité intérimaire de la région.