Afrique

Nigeria : Les manifestations pour la libération d’un leader séparatiste tournent à la violence

- Plus de 20 personnes ont été blessées lors d’attaques violentes contre des manifestants à Abuja

Kabir Adeniyi  | 20.10.2025 - Mıse À Jour : 20.10.2025
Nigeria : Les manifestations pour la libération d’un leader séparatiste tournent à la violence

Lagos

AA / Abuja / Kabir Adeniyi

La police nigériane est entrée en confrontation ce lundi avec des manifestants réclamant la libération de Nnamdi Kanu, le leader détenu du parti politique « Peuple indigène du Biafra » (IPOB), selon des témoins.

Kanu est jugé pour des accusations de terrorisme. Son groupe cherche à établir un État séparé de Biafra pour le peuple Igbo dans le sud-est du Nigeria.

La police a utilisé des gaz lacrymogènes contre les manifestants dans la capitale Abuja, blessant plusieurs personnes, dont des journalistes.

La manifestation faisait partie de la campagne #ReleaseNnamdiKanuNow (Libérez Nnamdi Kanu maintenant), qui vise à pousser le gouvernement à respecter un jugement de 2022 de la Cour d’appel ayant acquitté Kanu, citoyen britannique. Cette décision a toutefois été annulée l’année suivante par la Cour suprême. L’affaire a suscité de vives discussions et des protestations à travers le Nigeria.

Selon des témoins, la police a fait usage d’une force excessive pour disperser les manifestants pacifiques rassemblés dans le quartier d’Utako à Abuja. Les manifestants ont dû fuir après les tirs de gaz lacrymogène.

Lors de la manifestation, deux journalistes de l’agence de presse française AFP, Nick Roll, Américain, et John Okunyomih, vidéographe nigérian, ont été arrêtés.

Les journalistes filmaient des agressions contre les manifestants lorsque la police les a pris violemment à partie et a tenté de les maîtriser. Leurs caméras ont été endommagées et leurs téléphones confisqués. Ils ont été libérés deux heures plus tard.

Par ailleurs, Aloy Ejimakor, l’un des avocats de Kanu, a également été blessé par la police.

« Je me rendais simplement à mon lieu de travail lorsque la police a commencé à gazer les manifestants. J’ai été frappé jusqu’à perdre connaissance. Mon fils a aussi été blessé », a déclaré à Anadolu Stephen Okon, l’un des blessés.

De son côté, le porte-parole de la police nigériane, Ben Hundeyin, a déclaré à Anadolu que les gaz lacrymogènes ont été utilisés parce que les manifestants tentaient de s’approcher de la résidence présidentielle Aso Villa, de l’Assemblée nationale, du quartier général de la police et de la Cour d’appel.

« Nous n’avons pas bloqué la route, mais l’avons dégagée après qu’elle ait été obstruée par les manifestants. Cela permet aux autres Nigérians de circuler facilement vers leurs destinations respectives », a-t-il ajouté.

Il n’a toutefois pas commenté les violences contre les journalistes et d’autres civils.


* Traduit de l'anglais par Seyma Erkul Dayanc

Seulement une partie des dépêches, que l'Agence Anadolu diffuse à ses abonnés via le Système de Diffusion interne (HAS), est diffusée sur le site de l'AA, de manière résumée. Contactez-nous s'il vous plaît pour vous abonner.
A Lire Aussi
Bu haberi paylaşın