Niger : Trois policiers condamnés à un an de prison ferme
-Ils ont été reconnus coupables de violences contre un étudiant lors d’une manifestation organisée en avril dernier à Niamey.

Niger
AA/Niamey/ Kané Illa
Le tribunal de grande instance hors classe de Niamey a condamné, mardi, à un an de prison ferme et 15 millions de francs CFA (30.000 dollars) d’amende les trois policiers accusés d’avoir violenté un étudiant, lors d'une manifestation organisée en avril par un Syndicat estudiantin, a déclaré un responsable de ce syndicat.
"Les trois policiers ont été reconnus coupable d'actes d’exactions contre notre camarade", a indiqué Salha Kaïla, secrétaire général adjoint de l’Union des étudiants nigériens à l’université de Niamey (UENUN), à sa sortie du tribunal.
Ils ont été condamnés à un an de prison ferme et à une amende de 15 millions de francs CFA, a précisé la même source.
«Je suis satisfait de cette décision de la justice et je remercie tous ceux qui m’ont soutenu dans le combat pour que justice me soit rendue», a déclaré pour sa part Amadou Ali Salmani, l’étudiant ayant été maltraité par les trois policiers.
Le 10 avril 2017, la police nigérienne avait dispersé par la force une manifestation des étudiants sur le campus de l’Université de Niamey.
Plusieurs étudiants avaient été arrêtés, dont Amadou Ali Salmani. Une vidéo, largement partagée sur les réseaux sociaux, montrait Salmani en train d’être agressé par des policiers qui le forçaient à prononcer des slogans favorables à la police et hostiles à son organisation.
De nombreuses organisations, dont la Commission nationale des droits humains et le syndicat des enseignants de l’université, avaient réagi et exigé que les policiers coupables de cette bavure soient identifiés et punis conformément à la loi.
Quelques jours plus tard, la Direction générale de la police a, dans une déclaration diffusée sur les médias, annoncé l’arrestation de trois policiers identifiés comme auteurs de ces violences.
Un autre étudiant, Mallah Kelloumi Bagalé, a été tué au cours de la même manifestation. Le gouvernement avait expliqué que la mort de cet étudiant était causée par «une chute brutale sur une pierre».
Cependant, une commission indépendante mise en place à la demande des étudiants et des organisations de défense des droits de l’homme avait conclu, jeudi, que l’étudiant «a été tué par un projectile tiré par un membre de la Gendarmerie, non encore identifié».