AA/Niamey/Kané Illa

Trois activistes de la société civile nigérienne ont été arrêtés et conduits dans les locaux de la police judiciaire de Niamey, en marge des manifestations contre la loi de Finance 2018, a appris mardi Anadolu d’une source de la société civile locale.

«Les camarades Abass, Harouna et Djibo sont gardés, depuis lundi dans les locaux de la Police judiciaire», a indiqué Ali Idrissa, coordonnateur du Réseau des organisations pour la transparence et l’analyse budgétaire (ROTAB-NIGER).

Les trois activistes arrêtés sont membres de l’Association de défense des consommateurs des technologies de l’information et de la communication et de l’énergie (ACTICE), a précisé la même source, sans donner plus de détails sur les motifs de leur arrestation.

Ni la police ni le gouvernement n’ont fait de déclaration au sujet de l’arrestation des trois activistes.

Le ministre de l’Intérieur Mohamed Bazoum a, toutefois, annoncé dans un communiqué lu à la radio nationale, la «suspension définitive» des activités de l'association dont ils relèvent (ACTICE) pour avoir organisé une manifestation ayant donné lieu à des violences sur «des biens publics et privés».

A l’initiative de l’association ACTICE, appuyée par plusieurs autres organisations de la société civile nigérienne, des milliers de personnes avaient manifesté dimanche contre la nouvelle loi des finances à Niamey.

Alors que les responsables de la ville de Niamey avaient autorisé un meeting dans la périphérie de la capitale, des manifestants avaient tenté de marcher vers l’Assemblée nationale. Les forces de l’ordre déployées en grand nombre avaient tenté de les en empêcher. De violents heurts ont alors éclaté entre les manifestants et les forces de l’ordre et ont duré plusieurs heures, selon des témoins oculaires joints par Anadolu.

23 policiers avaient alors été blessés dans ces manifestations, selon un bilan communiqué lundi soir par le ministère nigérien de l'intérieur.

Intervenant sur les médias, les organisateurs de la manifestation ont déclaré n’avoir jamais tenté de marcher, mais qu’ils avaient été débordés par des

manifestants excités. «C’était à la police de se donner les moyens d’interdire tout débordement», a réagi dans une déclaration à Anadolu Abass Abdoul- Aziz, président de (ACTICE) qui avait soumis la demande d’autorisation de manifestation auprès des autorités de la ville de Niamey.