Niger/Loi de finances : La Société civile appelle à une journée «ville morte»
- Cette action, la première du genre, depuis le début des manifestations contre la loi de finances en octobre dernier, consiste à cesser toute activité pendant la journée.

Niger
AA/Niamey/Kané Illa
Les organisations de la Société civile nigérienne, opposées à la loi de finances, ont appelé, dimanche, à une journée «ville morte», le jeudi 15 mars, a appris Anadolu de source proche de ces organisations.
«Le 15 mars 2018, journée internationale des consommateurs, nous invitons tous les citoyens à observer une journée ville morte sur l’ensemble du territoire national», a annoncé Moussa Tchangari, secrétaire général de l’association «Alternative Espaces Citoyens (AEC)» et porte-parole des organisations de la société civile opposées à la loi de finances.
Moussa Tchangari a fait cette déclaration lors d’un meeting organisé devant l’Assemblée nationale et auquel avaient pris part plusieurs milliers de personnes.
Réagissant à l’appel à l’abandon des manifestations, lancé samedi par un groupe d’associations islamiques, le porte-parole des organisations de la société civile a indiqué qu’ils ont été «surpris» par la sortie de ces associations.
«La résignation, à laquelle certains nous invitent, ne fait partie ni de nos croyances religieuses, ni de nos convictions intimes», a-t-il ajouté.
L’appel à la journée «ville morte» est le premier du genre, depuis le début des manifestations contre la loi de finances 2018 en octobre dernier.
La première manifestation contre cette loi de finances a été organisée le 29 octobre à Niamey, quelques jours avant que l’Assemblée nationale n’examine le projet de ladite loi.
La manifestation avait été dispersée par la force, après que des manifestants avaient tenté de se rendre au siège du parlement pour exprimer leur désapprobation aux députés.
Ces derniers avaient finalement adopté le projet de loi à une large majorité, le 23 novembre, radicalisant ainsi le mouvement contre la loi de finances.
Depuis le 28 novembre, les organisations de la société civile ont lancé des «Journées d’actions citoyennes (JAC)» qui consistent à organiser des manifestations, toutes les deux semaines sur l’ensemble du territoire, pour décrier la loi de finances.
Ces manifestations sont soutenues par quatre centrales syndicales des travailleurs et les trois fronts de l’opposition politique.
Il s'agit du «Front pour la réconciliation, la défense de la démocratie et de la République (FRDDR)», du «Front de l’opposition indépendante (FOI)» et et du «Front des partis non affiliés pour l’alternance démocratique (FPNAD)».
Accusant le collectif de la société civile et l’opposition de se servir de la loi de finances pour «déstabiliser» le pourvoir, les partis soutenant le gouvernement ont également initié des marches de soutien à la loi de finances.
Ils ont organisé leur première manifestation, le dimanche 4 mars dernier, à Niamey et dans certaines grandes villes du pays.
Samedi, des manifestations similaires ont été organisées dans plusieurs localités, notamment Zinder, la deuxième ville du pays.
Lors d’une rencontre, le jeudi 1er mars , avec les représentants des partenaires techniques et financiers, le ministre des Finances Hassoumi Massaoudou a déclaré que le gouvernement ne cèdera pas aux pressions de la rue.