AA/Niamey/Illa Kané

Le président nigérien Issoufou Mahamadou a présidé, mardi, la cérémonie de lancement d’un nouveau site uranifère dans la région d’Agadez, dans le nord du Niger, a annoncé la présidence nigérienne dans un communiqué.

«Le président de la République Issoufou Mahamadou, a présidé mardi 23 juillet 2019, la cérémonie officielle de pose de la première pierre du complexe industriel uranifère de Madaouéla, dans le département d’Arlit, région d’Agadez», précise le communiqué consulté par Anadolu.

C’est l’entreprise canadienne Goviex Uranium qui va réaliser l’usine de traitement de Madaouéla, pour un coût de plus de 300 millions de dollars américains, indique la même source.

S'exprimant à l'occasion de cette cérémonie, le président nigérien a déclaré «Je fonde l’espoir que l’industrie de l’uranium va continuer à se développer autour d’Arlit et dans la région d’Agadez».

«Le marché de l’uranium a très peu connu d’années de boom. Par exemple, de 1970 à nos jours, soit 50 ans, on a connu à peine 10 ans de bons prix, donc 40 ans de dépression», a déploré le président nigérien.

Joint par Anadolu, le coordonnateur du Réseau des organisations pour la transparence et l’analyse budgétaire (ROTAB-Niger), Ali Idrissa a salué le lancement du nouveau site uranifère, précisant qu’il marque une «diversification des partenaires qui permettra au Niger de tirer le meilleur profit de son uranium».

Quatrième producteur à l'échelle mondiale et premier en Afrique, le Niger a commencé à exploiter son uranium en 1968.

La société française AREVA, récemment redevenue ORANO, a gardé le monopole de l’exploitation du minerai, jusqu’en 2007 avec l’arrivée de la compagnie nucléaire chinoise.

Selon le dernier rapport de l’Initiative pour la transparence des industries extractives (Itie) publié en 2016, le Niger a exporté 4099 tonnes d’uranium en 2014. Lors de plusieurs séances d’interpellations à l’Assemblée nationale, les ministres des mines ont toujours affirmé que l’uranium ne contribue qu’à 5% au produit intérieur brut (Pib) du Niger.

Le ROTAB et plusieurs autres organisations internationales, dont OXFAM, ont régulièrement accusé l’ancienne AREVA de tirer plus de profits que le Niger de la vente de l’uranium.