Afrique

Niger : l’opération «ville morte» peu suivie par la population à Niamey

Le «Collectif Résistance Citoyenne» (société civile et syndicats), a indiqué qu'il mènerait de nouvelles actions "mieux organisées" la prochaine fois

Esma Ben Said  | 28.04.2016 - Mıse À Jour : 28.04.2016
Niger : l’opération «ville morte» peu suivie par la population à Niamey

Niger

AA/Niamey/Ila Kané

L’opération «ville morte», en vue de «restaurer la démocratie au Niger», a été faiblement suivie par la population dans la capitale Niamey, a constaté un correspondant de Anadolu.

Lancée à l’appel du «Collectif Résistance Citoyenne» formé de plusieurs organisations de la société civile et de structures syndicales, l’opération «ville morte» n’a pas trouvé d’écho dans les rues de la capitale où les principaux marchés ont ouverts dès les premières heures de la journée.

Quelques rares boutiques étaient encore fermées à 12 heures locales (11h GMT), principalement au niveau du principal marché de «Habou Béné» à Niamey, a rapporté un correspondant de Anadolu.

«J’ai une famille de dix personnes à nourrir et il n’y a que sur ma boutique que je peux compter. Si je ne l’ouvre pas qui va donner à manger à ma famille ?», commente un commerçant rencontré au marché.

«J’ai refusé d’observer le mot d’ordre de «ville morte», parce que j’estime que le Collectif Résistance Citoyenne qui a appelé à cette opération est en réalité un mouvement politique et que ses principales revendications sont purement politiques, ce qui ne m’intéresse pas», ajoute un autre commerçant.

Même constat sur les réseaux sociaux, où plusieurs internautes ont qualifié «d’ échec total cette opération», aussi bien dans la capitale que dans le reste du pays.

En revanche, pour Abdoulaye Seydou membre du Collectif, joint par téléphone, cette journée, est "satisfaisante".

«C’est vrai que le mot d’ordre n’a pas été suivi à 100%, mais nous sommes satisfaits qu’il ait été quand même suivi par de nombreux citoyens. Nous estimons qu’il y a juste eu un problème de communication que nous allons essayer de corriger pour les prochaines étapes de notre lutte», a-t-il déclaré à Anadolu.

Dans un «manifeste» publié à l’occasion de l’opération «ville morte», le «Collectif Résistance Citoyenne» a posé une dizaine de revendications par rapport auxquelles il «compte mener plusieurs actions de protestation.»

Il s’agit, entre autres, de «la libération de toutes les personnes arrêtées pour des motifs politiques et la fin du harcèlement contre des opposants (...) ».

Mais aussi de «la démission de la Cour constitutionnelle et la dissolution de la CENI (Commission électorale nationale indépendante) et du CFEB (Comité du fichier électoral biométrique), qui ont favorisé ou cautionné la mascarade électorale des 21 février et 20 mars 2016 (…) », en référence, notamment, du scrutin présidentiel qui a vu le président nigérien Mahamadou Issoufou, être réélu avec 92,51%, lors d’un scrutin boycotté par l’opposition.

Le samedi 30 avril le même «Collectif Résistance Citoyenne» projette d’organiser une marche pacifique pour appuyer ses revendications.

Une première marche programmée le 24 avril dernier avait été interdite par le Maire central de Niamey pour «raison de sécurité».


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