Afrique

Médecins soudanais : « Les FSR ont tué tous les patients dans les hôpitaux d’El-Fashir »

– Le réseau médical indépendant a déclaré que « les FSR ont tué de sang-froid toutes les personnes qu’elles ont trouvées à l’intérieur de l’hôpital saoudien d’El-Fashir »

Adel Abdelrheem  | 29.10.2025 - Mıse À Jour : 29.10.2025
Médecins soudanais : « Les FSR ont tué tous les patients dans les hôpitaux d’El-Fashir »

Sudan

AA/Soudan/Adel Abdelrheem

Le Réseau des médecins du Soudan a accusé mercredi les Forces de soutien rapide (FSR) d’avoir exécuté tous les patients dans les hôpitaux de la ville d’El-Fashir, dans l’État du Darfour-Nord, à l’ouest du pays.

Dans un communiqué, le réseau a dénoncé « un crime atroce qui viole toutes les lois humanitaires et les religions célestes », affirmant que des éléments des FSR avaient, mardi, assassiné de sang-froid les patients et leurs accompagnateurs à l’intérieur de l’hôpital saoudien de la ville, sans préciser le nombre de victimes.

L’organisation médicale indépendante a averti que les hôpitaux d’El-Fashir se sont transformés en abattoirs humains, accusant les FSR de ne faire aucune distinction entre combattant et malade, ni entre enfant et médecin.

Elle a souligné que « ce qui s’est passé n’est pas un incident isolé, mais une nouvelle étape dans la campagne de génocide systématique menée par les FSR contre les civils du Darfour, dans un silence international complice et honteux ».

Le Réseau des médecins du Soudan a tenu les FSR et leurs dirigeants pleinement responsables de ce crime odieux, le qualifiant de crime de guerre et de crime contre l’humanité nécessitant des poursuites devant les tribunaux internationaux.

Il a appelé l’ONU, l’Organisation mondiale de la Santé, le Conseil de sécurité et toutes les organisations de défense des droits humains à briser le silence et à agir immédiatement pour protéger les soignants, les patients et les civils sans défense à El-Fashir.

Jusqu’à 12 h 30 (GMT), ni les autorités soudanaises ni les FSR n’avaient réagi au communiqué du réseau.

Mardi, l’Organisation mondiale de la Santé a demandé la libération du personnel médical enlevé lors de l’attaque contre l’hôpital saoudien, seule structure encore partiellement fonctionnelle à El-Fashir.

De son côté, l’ONU a exhorté les FSR à ouvrir un couloir humanitaire sûr pour permettre aux civils de quitter la ville, tandis que la force conjointe des mouvements armés pro-armée au Darfour a accusé les FSR d’avoir tué 2 000 civils à El-Fashir les 26 et 27 octobre.

Depuis plusieurs jours, les autorités soudanaises ainsi que des organisations internationales et onusiennes accusent les FSR de commettre des massacres et des violations graves des droits humains à El-Fashir, incluant des exécutions sommaires, des arrestations arbitraires et des déplacements forcés, après leur prise de la ville dimanche, qu’elles assiégeaient depuis plus d’un an.

Selon des rapports locaux et onusiens, près de 20 000 personnes ont été tuées et plus de 15 millions ont été déplacées ou réfugiées depuis le début du conflit entre l’armée soudanaise et les FSR en avril 2023.
Une étude universitaire américaine a, pour sa part, estimé le nombre de morts à environ 130 000.

*Traduit de l'arabe par Sanaa Amir

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