MSF dénonce les menaces pesant sur ses équipes en RCA
-Au surlendemain de l'attaque de Bria (Centre-est) qui a a coûté la vie à un casque bleu mauritanien

Bangui
AA/Bangui/Sylvestre Krock
L’équipe de Médecins sans frontières (MSF), basée à Bria dans le Centre-est de la République centrafricaine, "a frôlé le pire", lundi dernier lors des affrontements entre miliciens anti-Balaka ( majoritairement chrétiens) et les Casques bleus de la Mission onusienne en RCA (Minusca), a déploré l'Organisation dans un communiqué par mercredi.
«Une ambulance de MSF transportant un blessé du site de déplacés du Pk3 vers l'hôpital de Bria a été interceptée par des hommes armés. Ceux-ci ont braqué leurs armes sur l’ambulance refusant que le blessé soit conduit à l’hôpital. L’incident s’est terminé sans heurts, mais le blessé n’a pu être transféré », précise l'ONG.
MSF souligne, en outre, qu’afin de préserver un minimum d’assistance médicale et humanitaire en temps de conflit, "il est essentiel que les structures et le personnel médical soient respectés, que le passage des ambulances soit facilité et que toute personne malade ou blessée puisse avoir accès à des soins médicaux".
Anne-Marie Boyeldieu, directrice de MSF-Centrafrique relève que «notre travail consiste à apporter des soins médicaux gratuits à ceux qui en ont besoin, indépendamment de leur origine, de leur croyance ou de leur affiliation politique ».
Elle a, à ce propos, appelé les groupes armés présents dans la localité à respecter scrupuleusement les principes humanitaires.
Un Casque bleu mauritanien a été tué lundi à Bria, et trois autres (deux Mauritaniens et un Zambien) ont été blessées dans la même attaque commise par un nombre indéterminé d’anti-Balaka munis de fusils AK47 et de fusil artisanaux.
Une attaque intervenue au moment où la Minusca et le gouvernement de Bangui conjuguent les efforts pour la restauration de l’autorité de l’Etat par le déploiement de préfets et de sous-préfets sur toute l’étendue du territoire.
La Centrafrique est secouée depuis quelques mois par des affrontements armés similaires à ceux qu'a connus le pays en 2013 et qui avait causé la mort de milliers de personnes et contraint des dizaines de milliers de musulmans à l’exil, selon l’Organisation des Nations Unies.