Mozambique : Le parlement adopte une loi sur le dialogue national pour rétablir la paix
- Le parlement du Mozambique a adopté une loi visant à réviser la constitution, les pouvoirs présidentiels et à accorder des pardons aux responsables des troubles post-électoraux

Lilongwe
AA / Lilongwe, Malawi / Jamal Jamal
Le parlement mozambicain a adopté à l’unanimité, mercredi, une loi visant à restaurer la paix après plusieurs mois de manifestations violentes liées à l’élection présidentielle contestée du 9 octobre, qui a fait au moins 360 morts.
La loi sur l'Engagement politique pour un Dialogue National Inclusif, adoptée par les 250 sièges du parlement, prévoit la révision de la constitution et des pouvoirs présidentiels, ainsi que des pardons pour les personnes condamnées suite aux troubles post-électoraux.
Qualifiée de "tournant historique" par les deux camps politiques, la loi s’appuie sur un accord signé le 5 mars entre le président Daniel Chapo et tous les partis politiques, et soumis au parlement pour examen.
Eduardo Mulembwe, ministre de la Présidence chargé des affaires parlementaires, locales et provinciales, a déclaré après l’adoption de la loi qu’elle permettrait aux citoyens de "voyager, en toute paix et sécurité, sur toutes les routes, sentiers, pistes et raccourcis."
"Cette loi marque une nouvelle ère de paix et permettra aux citoyens de travailler dur et de transporter leurs biens à travers tout le pays, que ce soit pour des raisons professionnelles ou familiales, sans craindre quoi que ce soit", a ajouté Mulembwe devant les médias.
Felix Silvia, leader du Front de Libération du Mozambique (FRELIMO), au pouvoir, a affirmé que la loi offrait l’opportunité de contribuer à la "mission de renouvellement et de rétablissement des bases du Mozambique, en mettant notre pays et les intérêts des Mozambicains au premier plan."
Le groupe parlementaire du Mouvement Démocratique du Mozambique (MDM), principal parti d’opposition, a quant à lui salué la loi comme offrant "de nouvelles perspectives pour un avenir plein d’espoir."
Le 23 mars, Chapo a rencontré pour la première fois son principal rival, Venancio Mondlane, ancien candidat à la présidentielle, depuis l’élection. Mondlane avait refusé d’accepter les résultats qu’il jugeait "frauduleux", malgré leur approbation par le Conseil constitutionnel, ce qui avait déclenché des manifestations violentes.
Les deux rivaux se sont engagés à collaborer pour mettre fin à la violence, un développement salué par les analystes politiques comme une étape importante pour renforcer la réconciliation et instaurer un environnement politique stable.
* Traduit de l'Anglais par Adama Bamba