Manifestations anti-régime au Togo : Trois morts et 80 blessés graves à Lomé (opposition)
-Le ministre de la sécurité togolaise, devrait établir son propre bilan dans les heures qui suivent.

Togo
AA/Lomé/Alphonse LOGO
Trois personnes sont mortes et quatre vingt autres ont été gravement blessées dans des affrontements qui ont eu lieu à Lomé, la capitale togolaise, entre manifestants et forces de l'ordre jeudi, a annoncé Brigitte Kafui Adjamagbo Johnson, coordinatrice de la coalition des forces de l’opposition togolaise.
Le ministre de la sécurité togolaise, devrait établir son propre bilan dans les heures qui suivent.
« Aujourd’hui le bilan est encore plus lourd qu’hier (quatre morts et 60 personnes gravement blessées, selon l'opposition) . On enregistre au terme de cette journée trois morts par balles. Un dans le quartier Agoué et deux à Gbégnedzi. 44 personnes sont blessées par balles, 36 autres personnes sont blessées par bastonnades » a déclaré Brigitte Adjamagbo face a la presse au siège de la Convention démocratique des peuples africains (CDPA) à Lomé.
L’opposition togolaise a aussi annoncé que « 55 personnes au moins ont été arrêtées au terme de cette journée de violents affrontements entre populations et forces armées togolaises déployés en grand nombre dans des quartiers comme Kpota, Bè, Akodessewa, Gbényedji, Agoué etc.., des quartiers ciblés pour avoir résisté la veille aux affrontements, d'après la même source;
« Nous avons constaté que ce jeudi, les milices ont repris service avec beaucoup de mobilité en allant de quartier en quartier. Toujours cagoulés, ils rentrent dans des maisons et vont jusque dans les chambres comme de nombreux militaires, tabassent les gens, brutalisent tous sans exception » a dénoncé Adjamagbo-Johnson.
Prof. Wolou Komi, porte parole du Pacte Socialiste pour le renouveau PSR, membre de la coalition de l’opposition a appelé « l’armée, la vrai, à prendre ses responsabilitéS et à se démarquer publiquement de ‘ces milices’ ».
« Il est inacceptable qu’une partie de l’armée togolaise utilise des milices contre les populations qu’elle est appelée à défendre en plus du territoire. Il faut que l’autre partie de l’armée s’oppose à cela et dénonce publiquement cette situation » a déclaré Prof Wolou.
Et plusieurs journalistes ont indiqué en fin de journée « avoir fait l’objet d’intimidations et de violences de la part des forces de défenses qui refusent d’être filmer. Certains ont indiqué qu’il leur a été intimé l’ordre de nettoyer tout ce qui est filmé. Ce qu’a condamné avec fermeté Adjamagbo
Enfin, la coalition des 14 partis de l’opposition a salué la détermination des populations togolais dans « l’auto défense » et a indiqué que désormais « les manifestations se poursuivront tous les jours ».
L’opposition togolaise avait prévue de manifester ce jeudi en direction de la CEDEAO pour contester le référendum constitutionnel voulu par les autorités et "exiger le retour à la Constitution de 1992 (limitant les mandats présidentiels, avec rétroactivité)’’.
. Les manifestants ne sont même pas arrivés à se regrouper au point de départ. Les forces de défense et de sécurité ayant occupé les lieux ont jeté des bombes lacrymogènes et tiré sur les manifestants toute la journée, a rapporté le correspondant de Anadolu.
La semaine dernière, le gouvernement togolais avait annoncé l'interdiction de toute manifestation durant la semaine afin de ne pas entraver les activités économiques dans le pays.