Afrique

Mali : Une nouvelle année noire pour les Casques bleus (chronologie)

- Huit Casques bleus ont été tués depuis le mois de janvier 2017 (sources onusiennes)

Slim Jerbia  | 12.06.2017 - Mıse À Jour : 13.06.2017
Mali : Une nouvelle année noire pour les Casques bleus (chronologie)

France

AA/France/Esma Ben Said

La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) a, une nouvelle fois été ébranlée. Quatre Casques bleus ont ainsi trouvé la mort jeudi dernier, dans l’attaque d’une position onusienne à Kidal, (Nord-Mali), revendiquée par une nouvelle alliance « jihadiste », liée à Al-Qaïda, révèle la mission de l’ONU.

Cette nouvelle attaque s’ajoute à une vague de violences qui touche depuis le début de l’année la force onusienne forte de plus de 12.000 militaires et policiers sur le territoire malien.

Depuis son déploiement en 2013, plus de 110 soldats de cette mission onusienne ont perdu la vie, selon un rapport de la FIDH (fédération internationale des droits de l’homme) et de l’association marocaine des droits humains (AMDH) publié début 2017.

De Janvier 2017 à aujourd'hui, ce sont huit Casques bleus qui ont péri dans des attaques armées.

Désormais, la Minusma, est devenue la mission de maintien de la paix de l’ONU la plus coûteuse en vies humaines depuis la Somalie en 1993-1995.

Voici les principaux incidents, des attaques terroristes pour la plupart, qui ont provoqué des pertes humaines dans les rangs de la force onusienne depuis le début de l’année 2017:

Le 8 juin 2017 :

Trois Casques bleus ont été tués dans le nord-est du Mali à Kidal, jeudi 8 juin, lors d'une attaque aux obus et des tirs au mortier, contre une position onusienne, avait annoncé la force de l'ONU dans un communiqué.

Le corps d’un quatrième Casque bleu porté disparu à la suite de cette attaque, a finalement été retrouvé dimanche dans la zone, d’après un autre communiqué de la Minusma. « Le bilan des victimes de l’opération terroriste menée contre les Casques bleus s’élève ainsi à quatre morts et huit blessés », précise le document sans fournir d’indication sur leur nationalité.

L'attaque a été revendiquée dès le lendemain (vendredi) par le «Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans», principale alliance « jihadiste » de la région, liée à Al-Qaïda,
récemment créée, sous le commandement du chef touareg malien, Iyad Ag Ghaly.

23 mai 2017 :

Deux casques bleus ont été tués et un troisième blessé, dans une embuscade tendue aux environs d’Aguelhok, dans le nord-est du Mali, à la frontière algérienne, alors qu’ils effectuaient une patrouille, a annoncé la mission de l'ONU dans un communiqué. Ces soldats appartenaient aux contingents tchadiens, d’après des sources militaires jointes par Anadolu.

Cette attaque, comme la plupart de celles perpétrées ces derniers mois au Mali, avait également été revendiquée par le «Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans».

3 mai 2017 :

Une « attaque aux mortiers ou roquettes » a visé le camp de la Minusma à Tombouctou (Nord) dit « Super Camp ». Cette attaque, encore une fois revendiquée par le «Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans », a tué un Casque bleu libérien. Neuf autres casques bleus dont l'un de nationalité suédoise, ont également été blessés, d’après des sources concordantes.

3 mars 2017 :

Le corps d'un policier burkinabè de la mission de l'ONU au Mali a été retrouvé mort dans son bureau au super camp de Gao (Nord-Mali). Selon des sources militaires maliennes jointes par Anadolu, des femmes de ménage ont découvert le corps du policier, jonchant le sol avec un pistolet à côté. Selon une source onusienne, des investigations sont en cours, mais la piste du «suicide» demeure privilégiée.

23 janvier 2017 :

Un Casque bleu a été tué et deux autres grièvement blessés dans une attaque au mortier contre leur camp d'Aguelhok, a annoncé le lendemain la Minusma sans préciser la nationalité du Casque bleu tué. « Cette attaque marque une période noire et violente au Mali. Les attaques criminelles et sanglantes des derniers jours démontrent que le terrorisme cible, sans discrimination, le camp de la paix. Je souhaite manifester notre reconnaissance et notre solidarité aux familles des nombreuses victimes », avait à l'époque déclaré le chef de la Minusma par intérim, Koen Davidse.

Cette attaque du 23 janvier était survenue moins d’une semaine après le sanglant attentat-suicide ayant causé la mort de 77 personnes dans un camp de militaires à Gao, le 18 janvier. L'attentat avait été revendiqué par Al-Mourabitoune, groupe terroriste lié à Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI).


Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes extrémistes liés à Al-Qaïda, à la faveur d'une rébellion touareg débutée en janvier.

Les extrémistes ont été, en grande partie, chassés par l’Opération Serval, une intervention militaire internationale lancée en janvier 2013 à l'initiative de la France. Mais des zones entières échappent toujours au contrôle des forces maliennes, françaises et de l'ONU, régulièrement visées par des attaques meurtrières. En plus du nord, le centre du pays a presque basculé sous le joug des réseaux terroristes.

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