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Mali : Soumaïla Cissé reconnaît n’avoir subi aucune violence

- Malgré des conditions de détention éprouvantes.

Lassaad Ben Ahmed  | 13.10.2020 - Mıse À Jour : 13.10.2020
Mali : Soumaïla Cissé reconnaît n’avoir subi aucune violence

Mali
AA / Bamako / Moussa Bolly
Libéré le 8 octobre avec la Française Sophie Pétronin (Mariam désormais) et deux Italiens, Soumaïla Cissé a affirmé qu’il n’avait subi aucune violence pendant sa captivité qui a duré plus de six mois.

Cissé s’exprimait à l’occasion d’une interview qu’il accordée à TV5, au lendemain de sa libération le 9 octobre.

Ainsi, même s’il était détenu dans des conditions climatiques «très austères», avec une alimentation «non adaptée car à base de féculents», et un «isolement physique et moral quasi permanents», Soumaïla Cissé a indiqué n’avoir subi «aucune violence, ni physique ni verbale» de la part de ses ravisseurs.

«Je suis absolument en bonne santé et dans un bon état d’esprit», a-t-il confié lors de l’entretien.

«Vous savez quand on est libéré après une si longue période de captivité, il faut être absolument positif et je le suis. J’ai retrouvé ma famille et mes amis avec beaucoup de plaisir», a reconnu Soumaïla Cissé tout en manifestant sa reconnaissance à l’égard de «tous ceux qui se sont battus» pour sa libération.

Pendant son entretien, l’ancien chef de file de l’opposition malienne a assuré qu’il ne connaissait pas ses ravisseurs qui l’ont attaqué de «façon violente» (son garde du corps Mohamed Cissé a été tué) le 25 mars dernier alors qu’il était en campagne pour le premier tour des législatives (il avait été réélu dès ce premier tour) dans la zone de Niafunké (Tombouctou), au nord du Mali.

Il a souligné que depuis son enlèvement, le 25 mars 2020, il avait été «transporté, trimbalé» d’un lieu à un autre, du Delta central du fleuve Niger jusque dans le grand Sahara, où il a été détenu dans plus de 20 lieux différents.

Selon ses révélations, pendant sa détention il a été transporté en pirogue, à moto, en pick-up et même à dos de chameau.

Et pendant toute sa captivité, il était toujours seul et il n’a rencontré Sophie Pétronin que le lundi 6 octobre 2020 et les deux Italiens le 8 octobre courant, au moment de prendre l’avion pour Bamako.

Pour ce qui est de sa carrière politique, le président de l’Union pour la République et la Démocratie (URD), et trois fois candidat malheureux au second tour d’une présidentielle au Mali (2002, 2013 et 2018), a indiqué vouloir prendre le temps de se remettre à niveau et de mieux connaître les «acteurs qui sont en place aujourd’hui» (les autorités de la transition politique).

Il a souhaité, donc, prendre «un minimum de temps» pour se «repositionner» par rapport à la nouvelle situation politique au Mali.

Cissé a déclaré que c’est grâce à une radio que ses ravisseurs l’ont laissé suivre ce qui se passait dans le monde et surtout au Mali avec les manifestations pour sa libération, la crise sociopolitique qui a suscité de grands rassemblements et le renversement de l’ancien président Ibrahim Boubacar Kéita par le Comité national pour le salut du peuple (CNSP) le 18 août dernier.

«Avoir accès à l’information me maintenait dans un état d’esprit qui me rapprochait de la réalité et me permettait de tenir moralement», a-t-il assuré.

Selon des sources concordantes, Soumaïla Cissé et les trois autres otages ont été libérés par le groupe GSIM-JNIM d’Iyad Ag Ghali en échange de la libération de 204 présumés terroristes détenus au Mali et une rançon estimée entre 10 et 20 millions d’Euros.
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