Mali/Sahel : Le secteur des viandes rouges fait sa révolution
L'abattoir le plus moderne de l'Afrique de l'Ouest bâti dans la région de Kayes contribuera à la commercialisation de la viande malienne sur les marchés internationaux

Bamako
AA/ Bamako/ Baba Ahmed
C’est un nouveau-né de l’industrie agroalimentaire qui profitera au secteur de l’élevage au Mali et, à plus grande échelle, dans le Sahel.
D'un coût total de 4 milliards de F CFA (6,1 millions d'euros), l’abattoir de "Laham", dans la région frontalière avec le Sénégal, a ouvert ses portes en avril dernier et devrait assurer une production de 27 600 tonnes par an, selon un responsable de "Laham Industrie", la structure qui gère l’abattoir.
«Notre objectif est de vendre la viande malienne partout dans le monde. Pour le moment, notre investigation se limite aux pays voisins de l'Afrqiue de l'Ouest, mais nous projetons d'aller plus loin pour ensuite atteindre le Maghreb et les pays du Golfe, dont le Qatar et les Emirats arabes unis. Nous avons l’abattoir le plus moderne de toute l’Afrique de l’Ouest, équipé de matériels de pointe et conforme aux standards internationaux », a déclaré à Anadolu, Jamila Ferdjani, présidente du conseil d’administration de Laham industrie.
Bâti à 600 km de la capitale Bamako, l’abattoir moderne de Laham s'étale sur une superficie de 3,6 hectares et dispose de 3 chambres froides d’une capacité de 689 m3 chacune, avec une capacité de stockage supérieur à 260 tonnes de viande. Il est spécialisé dans l’abattage et la distribution de viandes de bœuf, d’agneau, de chèvre et de carcasses, découpées, fraîches ou surgelées.
Les responsables de l’usine visent une production de 15 tonnes par jour d’ici à la fin de l’année, affirme le directeur de l’Usine, Mamadou Traoré. Mais, la structure n’a jusque-là pas atteint sa vitesse de croisière pour assurer le volume de production fixé. « Pour le moment, nous produisons uniquement 4 tonnes de viandes par jour que nous envoyons à Dakar et à Bamako dans des camions frigorifiques d’une capacité de 26 tonnes.
En attendant les grosses commandes, l’emballage de la viande se fait au niveau des deux pôles de distribution sis à Bamako, la capitale malienne et à Dakar, la capitale sénégalaise. Les actionnaires, notamment des investisseurs maliens soutenus par le gouvernement des Pays-Bas qui leur a accordé une importante subvention, comptent toutefois créer d'autres unités avec la contribution de la Banque Mondaile (BM).
Une étude de la FAO a montré en 2009 la part importante de l’élevage dans le produit brut agricole des pays sahéliens : 83 % en Mauritanie, 23 % au Sénégal, 32 % au Mali, 30 % au Burkina Faso, 36 % au Niger, 32 % au Tchad[3]. A l’inverse, la part des budgets nationaux consacrés à l’élevage est minime.
Au Mali, la filière bétail est le troisième produit d’exportation après l’or et le coton. Le pays commercialisait il n y'a pas longtemps, uniquement du bétail sur pied, à l’extérieur du marché malien.
"Laham Industrie" révolutionne ainsi le secteur de la production et de la distribution des viandes rouges au Mali, en optant pour la privatisation. D'ailleurs, pour des raisons sécuritaires et sanitaires ce secteur était des décennies durant détenu par des structures étatiques.
L’abattoir le plus important et le plus moderne du Sahel a été mis sur pied par des investisseurs maliens soutenus par le gouvernement des Pays-Bas qui leur a accordé une subvention, dont on n’a pas précisé le montant.
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