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Mali / Projet de constitution : les imams s'opposent à la laïcité et appellent à voter contre

- La Ligue Malienne des Imams et Érudits pour la Solidarité islamique au Mali réclame un état multiconfessionnel

Ekip  | 08.03.2023 - Mıse À Jour : 08.03.2023
Mali / Projet de constitution : les imams s'opposent à la laïcité et appellent à voter contre

Mali

AA / Bamako / Amarana Maiga

La Ligue Malienne des Imams et Érudits pour la Solidarité islamique au Mali (Limama) a appelé, mardi, tous les musulmans patriotes à voter contre le projet de la nouvelle constitution dans sa forme actuelle.

Cette demande a été formellement exprimée lors d'un point de presse à Bamako exigeant, en outre, le retrait pur et simple de la laïcité dans le projet de la nouvelle Constitution du Mali.

Le secrétaire général de Limama, Gaoussou Sidiki Mainta, appelle les autorités à remplacer la laïcité par un État multiconfessionnel.

Selon lui, « la laïcité est une astuce que les gouvernants utilisent à leur guise pour cadenasser la ou les religions », soulignant que « cette pratique a été usitée tant par le pouvoir colonial que par tous les régimes de l'ère d'indépendance qui ont gouverné notre pays ».

Baila Amadou Bah, secrétaire administratif de la Ligue malienne des Imams et Érudits pour la Solidarité islamique au Mali a indiqué :« Il faut que ce mot laïcité sous toutes ses formes soit nettoyé du texte fondamental et remplacé par l'Etat multiconfessionnel. Nous faisons confiance aux autorités de la transition, nous faisons confiance à leur esprit patriotique, à leur intelligence, pour percevoir le vœu de 95% des Maliens en acceptant la demande que nous avons formulée ».

Mohamed Kimbiri, 1er secrétaire à l'organisation du haut conseil Islamique et président du collectif des associations musulmanes du Mali a de son côté indiqué que « la laïcité selon la mentalité française n'est rien d'autres que le rejet de la religion. La réalité française et la réalité malienne ne sont pas pareilles, donc, comment ça fait-il que nous allons faire de notre Constitution, une copie conforme certifiée du modèle français. C'est ça qui nous a beaucoup choqué ».

En revanche, le Syndicat Libre de la Magistrature (Lylima) rappelle que « le projet de Constitution marque un grave recul de l'indépendance du Pouvoir judiciaire tant par rapport à l'actuelle constitution qu'au regard des engagements internationaux souscrits par notre pays ».

Hady Macky Sall, président du Syndicat Libre de la Magistrature a réitéré « son souhait de voir extirper du projet de Constitution les questions relatives, entre autres, à la saisine (article 136) et à la composition (article 137) du Conseil Supérieur de la Magistrature, la rédaction des décisions de justice (Alinéa 3 de l’article 131) ».

Selon lui « une Constitution n’a pas vocation à régler les moindres détails en lieu et place de la loi », avant de demander la réécriture de l’article 132 pour étendre l’indépendance à l’ensemble des magistrats plutôt qu’aux seuls juges, les magistrats du parquet ne pouvant recevoir d’instruction de tous.

Le projet de Constitution a été remis au Président de la transition le 27 février dernier, il comporte désormais 191 articles contre 195 dans l'avant-projet de Constitution d'octobre 2022.

Le Colonel Assimi Goïta avait déclaré que «le document final, que je viens de recevoir ce 27 février 2023, cristallisera, à n’en pas douter, l’espoir de la nation tout entière quant à l’instauration d’une véritable démocratie».

Ce projet de Constitution selon le projet de calendrier électoral élaboré par le gouvernement en juin 2022, sera soumis à un référendum le 19 mars 2023.

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