Mali: Les premières opérations de la Force conjointe du G5 Sahel annoncées pour début octobre
- Aucun pays ne peut faire face seul aux menaces transfrontalières, dont le terrorisme (Président Keita)

Mali
AA/Bamako/Moussa Bolly
Les opérations sur le terrain de la force conjointe G5 Sahel devraient commencer le 2 octobre, a annoncé le président malien Ibrahim Boubakar Kéïta depuis New York, où il prend part aux travaux de l'Assemblée générale de l'ONU.
Cette évolution intervient juste après une dizaine de jours de l'inauguration du poste principal de commandement situé à Séparé, région de Mopti, dans le centre-nord du Mali, le 9 septembre.
«Les premières opérations de la Force conjointe débuteront, nous l’espérons, au mois d’octobre 2017», a déclaré le président Kéita, lors d'une intervention à l'Assemblée générale de l'ONU.
Dans un entretien diffusé mercredi matin par la radio nationale du Mali (ORTM), le président Keïta a avancé la date du 2 octobre, rappelant que les forces du G5 Sahel comprennent 5 000 hommes au départ et concernent le Mali, le Tchad, le Niger, le Burkina Faso et la Mauritanie.
«Ces opérations seront conduites dans le strict respect des droits de l’Homme et du droit international humanitaire. A cet égard, un dispositif civil sera déployé au sein de la Force pour veiller sur cette dimension qui nous tient à cœur, car le succès de la Force repose sur l’adhésion pleine et constante de nos populations», a promis Ibrahim Boubacar Kéita qui est aussi le président en exercice de la Conférence des Chefs d’Etat du G5 Sahel.
Dans ce même contexte, il a affirmé que : «Aucun pays ne peut, seul, faire face à ces menaces transfrontalières», comme le terrorisme.
«C’est tout le sens de la création du G5 Sahel par le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad pour relever ensemble les défis communs liés à la sécurité et au développement de nos pays», a précisé Ibrahim Boubacar Kéita.
Lundi dernier, une rencontre de haut niveau sur le G5-Sahel a été organisée en marge de la 72ème Assemblée générale des Nations unies à New York, une opportunité que ses dirigeants ont saisie pour plaider la prise en charge de la Force conjointe sous le chapitre 7 de la Charte jugée «plus vigoureuse et plus engageante».
«Il ne s’agit pas d'émettre une réclamation auprès de l’Assemblée générale des Nation unies... Il s’agit, pour nous, de porter le message fort du G5 Sahel aujourd’hui. La menace qui sévit, là-bas, dépasse la seule région du Sahel. C’est de dire également que nous portons aujourd’hui un projet qui est en quelque sorte une digue par rapport au terrorisme. Si la digue cède, le monde entier sera emporté. C'est aussi simple que ça», a rappelé le président Kéita, cité par un communiqué de la présidence malienne, lors de cette réunion.
La présence à cette rencontre d’un officiel américain, pour la première fois, est perçue par des observateurs comme un début de partenariat avec les Etats-Unis pour le financement intégral du budget opérationnel de la Force Conjointe G5 Sahel.
Lors du sommet extraordinaire du G5 Sahel, tenu le 2 juillet dernier à Bamako, les experts ont évoqué un budget total de 423 millions d'euros, pour la mise en œuvre de cette force conjointe. De sources officielles maliennes, près de 71 milliards de francs CFA (près de 107 920 000 euros) seraient déjà disponibles.
«Il y a de l’espoir pour boucler le financement de la force conjointe… Même s'il reste beaucoup à mobiliser», a reconnu le ministre malien de la Défense et des Anciens combattants, Tiéna Coulibaly, à l’issue de la session extraordinaire du Comité de Défense et de Sécurité du G5 Sahel, organisée à Bamako le 15 septembre dernier.
Dans un communiqué publié le même jour à Bamako, l’Union européenne (UE) a annoncé avoir débloqué les 50 millions d'euros promis en juin pour soutenir la Force conjointe des pays du G5 Sahel.
«Nous sommes engagés dans un enjeu qui nous dépasse. Il ne s’agit pas de gens qui tendent leur sébile. Il ne s’agit pas de mendicité. Il s’agit simplement d’un effort de solidarité bien compris, dans l’intérêt bien compris du monde entier.
Il ne s’agit pas seulement de l’Afrique, de la sous-région Sahel, du Mali mais du monde entier», a déclaré Ibrahim Boubacar Kéita à la tribune des Nations-unies par rapport au financement de la Force conjointe du G5 Sahel.
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