Afrique

Mali : le président Keita dissout la Cour constitutionnelle

- Lors d'une allocution prononcée dans la nuit de samedi à dimanche.

Lassaad Ben Ahmed  | 12.07.2020 - Mıse À Jour : 13.07.2020
Mali : le président Keita dissout la Cour constitutionnelle

Tunisia

AA / Tunis

Le président malien Ibrahim Boubaker Keita a décidé de dissoudre la Cour constitutionnelle et de demander aux autorités compétentes d’en désigner de nouveaux membres, a rapporté la présidence malienne dans la nuit de samedi à dimanche.

Cette décision a été rendue publique par le président Keita lui-même, lors d’une adresse à la nation, prononcée tard dans la soirée de samedi et relayée par la télévision publique et le site de la présidence.

« J’ai donc décidé d’abroger le décret de nomination des membres restants de la Cour constitutionnelle et d’aller vers la mise en œuvre des recommandations issues de la mission de Cedeao », a ainsi souligné le Président.

« La dissolution de la cour va nous conduire dès la semaine prochaine à demander aux autorités compétentes la désignation de membres pour que rapidement, une cour reconstituée nous aide à trouver les solutions au contentieux issu des élections législatives », a-t-il poursuivi.

Cette décision intervient au lendemain de manifestations émaillées de violences et qui ont fait au moins un mort et plusieurs blessés parmi les manifestants.

Dans son intervention, Keita a reconnu « Des actes de vandalisme à nul autre pareil ! Le saccage de l’Assemblée nationale ! L’occupation de l’Office de Radiodiffusion-Télévision Nationale du Mali ! Le pillage des biens d’honnêtes citoyens ! Les voitures incendiées d’agents du service public ! Et plus grave, dans des circonstances qui seront élucidées, inchallah, par une enquête : des pertes en vies humaines, des blessés ! ».
Dans cet ordre d’idées, le président a annoncé que : « Autant que possible, des mesures d’apaisement judiciaires seront examinées, mais tout le monde conviendra que cette fois-ci, toutes les limites du tolérable auront été atteintes et dépassées, des faits d’une extrême gravité ont été posés, qui méritent examen et assurément sanctions judiciaires appropriées », a-t-il averti.

Pour rappel, l’éclatement de la situation politique au Mali a été provoqué par la non acceptation des résultats des dernières élections législatives tenues les 29 mars et 19 avril 2020, suite auxquelles le parti présidentiel, le Rassemblement pour le Mali (RPM), a gagné 51 sièges sur 147 au parlement, suivi du parti Adéma-PASJ, qui arrive en seconde position avec 22 députés.

L’opposition s’est organisée dans un mouvement baptisé « Mouvement du 5 juin – Rassemblement des Forces patriotiques (M5-RFP) », dirigé par l’imam Mahmoud Dicko, qui a organisé d'imposantes manifestations à Bamako et dans les grandes villes, exigeant initialement le départ pur et simple du président Keita, mais suite à des pourparlers, les revendications ont évolué vers, notamment, la dissolution du Parlement, la formation d'un gouvernement de transition, ainsi que le remplacement des neuf membres de la Cour constitutionnelle.

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