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Mali : le président Kéita se dit ouvert au dialogue, sur fond de tensions

- «Une nouvelle équipe gouvernementale sera bientôt composée », a annoncé le président malien.

Lassaad Ben Ahmed  | 15.06.2020 - Mıse À Jour : 15.06.2020
Mali : le président Kéita se dit ouvert au dialogue, sur fond de tensions

Mali

AA / Bamako / Moussa Bolly

Le président Ibrahim Boubacar Kéita a réaffirmé son ouverture au dialogue lors d’une adresse à la nation, dimanche soir, en réponse au ras-le-bol manifesté le 5 juin courant par des dizaines de milliers de Maliens contre ce qu’ils qualifient de mauvaise gouvernance de son régime.
«J’ai suivi avec attention les récents événements qui se sont déroulés dans notre pays. J’ai entendu les colères et les cris... J’ai entendu les revendications et les interpellations. Je vous ai compris et c’est cela la lourde responsabilité que j’ai envers vous… Chaque malien qui souffre ou qui manifeste, m’interpelle et mérite mon attention, car ma mission est de servir le Mali», a assuré Ibrahim Boubacar Kéita dans son message à la nation.

«Ma porte est donc ouverte et ma main toujours tendue, car il nous faut rester ensemble dans ce grand dessein pour le Mali…», a-t-il ajouté. Il a réaffirmé son ouverture au dialogue avec le Rassemblement des forces patriotiques. Mais, a-t-il rappelé, «je n’aurai d’autre limite que la Constitution».

Autrement, il est disposé à négocier de tout sauf de sa démission réclamée par l’influent Imam Mahmoud Dicko et ses alliés de la classe politique et au sein de la société civile.

Kéita a annoncé la formation prochaine d’un gouvernement « de rupture ». «Une nouvelle équipe gouvernementale sera bientôt composée selon les critères de taille et de qualifications tel que recommandés par le Dialogue National Inclusif tenu en décembre dernier», a annoncé le chef de l’Etat malien.

Une équipe sera mise «au service du Mali et n’aura aucun droit à l’erreur. Elle ne saurait être un simple changement de gouvernement. Elle sera un gouvernement de changement, exclusivement porté sur des résultats définis au préalable et mesurables», a-t-il insisté.

Ainsi, des missions d’ordre sécuritaire, social, politique et de gouvernance ont été confiées à cette future équipe. A commencer par la résolution de la crise scolaire.
Ainsi, le président Kéita a instruit au chef du gouvernement de trouver, dans les meilleurs délais, «un accord avec le syndicat des enseignants».

«J’attache du prix à la résolution complète et rapide de cette crise qui n’a que trop duré. L’école c’est l’avenir de notre Nation», a-t-il martelé.

Par rapport aux «graves contestations» dans certaines parties de notre pays suite à la mauvaise gestion des législatives par la Cour constitutionnelle, «il nous faut tirer toutes les leçons de ces crispations. Nous recherchons une solution idoine et urgente afin de répondre aux frustrations exprimées», a indiqué Ibrahim Boubacar Kéita.

Cela est indispensable pour que «les Maliens gardent foi en leurs institutions» car cela est «l’un des garants d’une bonne gouvernance».

Pour le chef de l’Etat du Mali, «la sécurité est l’un de nos plus grands défis». Une bataille loin d’être gagnée malgré que, depuis bientôt une décennie, l’Etat malien y consacre près d’un tiers de son budget annuel, et malgré la «vaillance» des Forces de défense et de sécurité du pays.

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