Mali : la junte confirme avoir fait d'Assimi Goïta chef d'Etat
-Après avoir publié jeudi un "acte fondamental" en ce sens, ayant valeur constitutionnelle selon ses rédacteurs.

Tunis
AA/Tunis
La junte militaire qui a pris le pouvoir au Mali la semaine dernière a confirmé samedi avoir fait de son chef, le colonel Assimi Goïta, le chef de l'Etat, ont rapporté des médias africains et français.
Le Comité national pour le Salut du peuple (CNSP) avait publié jeudi un "acte fondamental" en ce sens, ayant valeur constitutionnelle selon ses rédacteurs.
Une publication qui s'est voulue discrète et qui n'a fait objet d'aucune déclaration de la part des colonels au pouvoir, précise la chaîne TV5.
Ils n'avaient, également, pas répondu publiquement aux questions de la presse qui leur demandait s'ils en étaient bien les auteurs, précise la même source.
Le porte-parole de la junte, le colonel Ismaël Wagué, a finalement confirmé, jeudi soir, que les militaires assumaient cet acte invoquant l'actuel vide institutionnel en l'absence de gouvernement et d'Assemblée nationale.
"Pour assurer la continuité de l'Etat, il faut qu'il y ait un chef d'Etat. Cet acte permet de prendre le président du Conseil national comme le chef d'Etat (ce) qui lui permet d'assurer la continuité de l'Etat et préparer la transition", a-t-il déclaré à la télévision nationale, précise TV5.
L’acte en question stipule, notamment, que le président du CNSP "assure les fonctions de chef de l'Etat". Il "incarne l'unité nationale", est "garant de l'indépendance nationale, de l'intégrité du territoire" et du respect des accords internationaux. Il nomme les responsables civils et militaires de haut rang, "signe les ordonnances et décrets adoptés" du CNSP et accrédite les ambassadeurs étrangers.
Il peut être investi de "pouvoirs exceptionnels" quand les institutions, l'intégrité du territoire ou l'exécution des engagements internationaux "sont menacés d'une manière grave et immédiate", précise le même document.
Cette confirmation survient au lendemain de la recommandation, vendredi, par la communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), la mise en place d’une transition d’une année qui devra être dirigée par des personnalités civiles.
L’Imam Mahmoud Dicko, leader du mouvement contestataire né début juin au Mali, a pour sa part affirmé samedi dans une déclaration à France 24 qu’il n'a "aucune ambition de devenir président du Mali".
"Ce que je sais faire le mieux c'est faire prier les gens, c'est ma vocation et je resterai Imam inshallah", a-t-il assuré au même média.
"Les militaires sont nos enfants pourquoi ne pas avoir confiance en eux,", a-t-il encore déclaré ajoutant toutefois que leur faire confiance " ne veut pas dire qu'on va leur livrer le pays pour en faire ce qu'ils veulent".