Afrique

Mali : HRW dénonce les dérapages violents en marge des manifestations

-Aussi bien du côté des manifestants que des forces de l'ordre.

Nadia Chahed  | 13.08.2020 - Mıse À Jour : 14.08.2020
Mali : HRW dénonce les dérapages violents en marge des manifestations

Tunis

AA/Tunis

L’organisation de défense des droits de l’homme, Human Rights Watch (HRW) a dénonce mercredi « l’usage excessif de le force par les forces de sécurités maliennes pour réprimer des manifestations parfois violentes organisées par l’opposition politique ».

« Lors de trois journées de troubles en juillet 2020 dans la capitale Bamako, au moins 14 personnes ont été tuées et plus de 300 autres blessées, dont des manifestants, des passants et des membres des forces de sécurité », a déclaré l’ONG dans un communiqué publié mercredi sur son site.

Lors des manifestations et des violences perpétrées du 10 au 12 juillet, les manifestants ont dressé des barricades ; lancé des pierres, parfois en se servant de lance-pierres ; occupé, incendié et pillé en partie des immeubles gouvernementaux et menacé d’attaquer le domicile d’un juge, rappelle l’ONG.

Les forces de sécurité ont arrêté au moins cinq dirigeants de l’opposition, saccagé le siège du M5-RFP et utilisé des gaz lacrymogènes et des balles réelles pour démanteler les barricades et disperser les manifestants. Les dirigeants de l’opposition ont été remis en liberté le 13 juillet, ajoute la même source.

Selon un communiqué gouvernemental, la violence aurait fait 303 blessés – 176 manifestants ou passants, et 127 membres des forces de sécurité. Un communiqué du M5-RFP a déclaré que les forces de sécurité étaient responsables de la mort de 23 personnes, toutes ayant succombé à des tirs. Selon l’Agence France Presse et l’ONU, deux enfants figuraient parmi les victimes. Les dirigeants du M5-RFP ont assuré à Human Right Watch que les individus impliqués dans ces violences n’appartenaient pas à leur mouvement, bien que certains témoignages contredisent cette affirmation, précise HRW.

L'ONG recommande au gouvernement malien "d'ordonner publiquement aux forces de sécurité de respecter les Principes de base des Nations Unies sur le recours à la force et l’utilisation des armes à feu par les responsables de l’application des lois".

En vertu de ces directives, ils devront en outre s’efforcer de ne causer que le minimum de dommages et d’atteintes à l’intégrité physique et de respecter et de préserver la vie humaine. Enfin, ils « ne recourront intentionnellement à l’usage meurtrier d’armes à feu que si cela est absolument inévitable pour protéger des vies humaines », poursuit la même source.

Les partis politiques maliens et le M5-RFP devraient quant à eux "faire des déclarations publiques claires et fortes, aux plus hauts niveaux de chaque parti et organisation, dénonçant toutes les formes de violence à caractère politique", note l'ONG.

Ils devraient également "sanctionner les membres qui se sont livrés à, ont ordonné, dissimulé ou incité à des actes violence et coopérer pleinement à toute enquête criminelle sur les violences perpétrées dans le cadre des manifestations", souligne HRW.

Depuis juin 2020, une large coalition de partis politiques d’opposition, de leaders religieux et d’organisations de la société civile placée sous l’égide du Mouvement du 5 juin – Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP), manifestent contre le gouvernement du président Ibrahim Boubacar Keita, appelant parfois à sa démission.

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