Mali : Deux soldats tués dans l’attaque d’un camp militaire à Tombouctou
Des équipements militaire du camp a été détruits et certains des militaires portés disparus auraient été pris en otage par les assaillants, ont indiqué au correspondant d’Anadolu des témoins de la région.

Bamako
AA/ Bamako/ Moussa Bolly
Deux militaires maliens ont été tués et plusieurs autres sont portés disparus dans une attaque armée, à l’aube de ce samedi, d’un camp de l’armée malienne, dans le nord-ouest du pays, a-t-on appris de sources militaires.
L’attaque menée par des hommes armés non identifiés a visé tôt ce matin le camp militaire de Bintagoungou (cercle de Goundam, région de Tombouctou, nord-ouest) et a été attribuée à des «assaillants non identifiés», ont précisé les mêmes sources militaires, sous couvert d’anonymat.
Tout le matériel militaire du camp a été détruit et certains des militaires portés disparus auraient été pris en otage par les assaillants, ont indiqué au correspondant d’Anadolu des témoins de la région.
Cette attaque a été confirmée par des sources proches du ministère malien de la Défense et des Anciens combattants qui se sont, toutefois, refusés à tout commentaire ayant trait au bilan. Elle survient, par ailleurs, après la mort avant-hier (jeudi 15 juin 2017) d’un soldat malien dans l’explosion d’une mine près d’Ansongo, dans la région de Gao (Nord). Dans une autre attaque, le même jour, des assaillants non identifiés ont également incendié des postes de douane et de gendarmerie à Hombori (cercle de Douentza, région de Mopti). A la même date, deux paysans ont été tués dans leur champ par six hommes armés circulant sur trois motos.
La circulation des engins à deux roues entre différentes localités est pourtant interdite dans cette zone depuis quelques mois pour circonscrire les attaques armées, liées au terrorisme et au grand banditisme.
Cette recrudescence des attaques armées dans le centre et le nord du Mali intervient au moment où des tractations sont en cours aux Nations unies pour le renouvellement du mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), à partir du 30 juin prochain.
Les pays du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad) touchés par les attaques terroristes ont, quant à eux, engagé une offensive diplomatique pour l’opérationnalisation de leur force anti-terroriste dans le Sahel. Ils s’attendent à que le Conseil de sécurité de l’ONU adopte rapidement une résolution soutenant cette initiative.
En mars dernier, ces pays ont décidé de la création d’une force de 5.000 hommes commandée par le Général de division Didier Dakouo, ancien chef d’Etat-major général des forces armées maliennes. Cet effectif pourrait prochainement atteindre 10 000 hommes.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes extrémistes liés à Al-Qaïda, à la faveur d'une rébellion touareg déclenchée en janvier. Les extrémistes ont été, en grande partie, chassés par l’Opération Serval, une intervention militaire internationale lancée en janvier 2013 à l'initiative de la France. Mais des zones entières échappent toujours au contrôle des forces maliennes, françaises et de l'ONU, régulièrement visées par des attaques meurtrières. En plus du nord, le centre du pays a basculé sous le joug des réseaux terroristes.
Malgré la signature d’un accord de paix entre les différents belligérants (gouvernement et alliés d’une part et groupes touaregs d’autre part) en mai-juin 2015, la situation sécuritaire ne cesse de se dégrader dans le nord et le centre du pays.