Afrique

Mali: des voix s'élèvent pour dissoudre la principale association estudiantine

-Après les violences survenue mardi au campus de Bamako, causant la mort d'un étudiant

Nadia Chahed  | 21.12.2017 - Mıse À Jour : 21.12.2017
Mali: des voix s'élèvent pour dissoudre la principale association estudiantine

Bamako

AA/Bamako/Moussa Bolly

Plusieurs voix se sont élevées jeudi pour exiger la dissolution de l'Association des élèves et étudiants du Mali ( AEEM), accusée d'être à l'origine des violences survenues mardi au campus de Bamako, provoquant la mort d'un étudiant.

De violents affrontements ont éclaté mardi sur le campus de l'université de Bamako, entre des factions étudiantes rivales sur fond de différend concernant le renouvellement du bureau de l'AEEM.

"La seule solution qui vaille, c'est de dissoudre l'AEEM. Ce rassemblement de bandits n'a rien à faire dans l'espace scolaire et universitaire", a préconisé Sidiki Coulibaly, un professeur de mathématiques à la retraite. Un avis largement partagé sur les réseaux sociaux.

"L'AEEM est devenue un danger et pour l'école et pour la démocratie… Elle n'a plus sa raison d'être et doit être interdite", a dénoncé Moctar Sow, un sociologue.

S'agissant des motivations de ce différend inter-estudiantin les intérêts financiers qui se rattachent à la gestion de l'AEEM, ont indiqué plusieurs étudiants à Anadolu.

"Le renouvellement de ce bureau a toujours donné lieu à de violents affrontements à coups de fusil et d’armes blanches. Mais, cette fois-ci, je pense que les limites ont été franchies puisque on a frôlé le carnage", a déclaré à Anadolu, un jeune professeur rencontré sur le campus et qui a qui requis l’anonymat.

Et de poursuivre "les enjeux financiers sont énormes. Les comités AEEM ont droit de vie ou de mort dans les Facultés. Presque tout passe par eux. Le trafic d’influence ainsi que les combines politiques rapportent gros à leurs membres. C’est pourquoi les clans n’hésitent pas à en venir aux armes pour imposer leur suprématie afin de remporter les élections".

S'exprimant en conférence de presse, mercredi, Abdoul Salam Togola, secrétaire général du bureau de coordination de l’AEEM a rejeté ces accusations.

"Il n’y a aucune motivation financière derrière ces violences à l’Université… L’AEEM n’a aucune ressource financière depuis que la gestion des chambres dans les campus a été confiée au Centre national des œuvres universitaires (CENOU)…", a-t-il expliqué.

L’Association des élèves et étudiants du Mali a été créée le 27 octobre 1990. A sa création, elle a reçu le soutien de plusieurs syndicats d’enseignants, notamment du Syndicat national de l’enseignement supérieur (SNESUP) et du Syndicat nationale de l’éducation et de la culture (SNEC). Mais, elle n'a pas été reconnue par le régime du Général Moussa Traoré (19 novembre 1968-26 mars 1991) dont elle a contribué à la chute

En effet, entre janvier et mars 1991, l’AEEM a participé au côté du Syndicat national de l'enseignement et de la culture, du Congrès national d’initiative démocratique (CNID), l’Alliance pour la démocratie au Mali (ADEMA)… à la contestation du régime de Moussa Traoré et réclame l’instauration du multipartisme. Fortement impliquée dans les manifestations réprimées par le pouvoir, elle participe à la chute du régime le 26 mars 1991.

De ce combat, elle a gagné sa légitimité et le choix de son secrétaire général, Oumar Mariko, pour siéger au sein du Comité de Transition du Salut du Peuple, institué par le Lieutenant-colonel Amadou Toumani du 31 mars à juin 1992.





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