Afrique

Mali/bombardement de Bounti : le rapport de l'ONU salué par des ONG

-Le rapport en question publié le 30 mars a révélé que les frappes aériennes menées le 03 janvier dernier, par la force Barkhane ont visé des civils qui assistaient à un mariage à Bounti, tuant 19 parmi eux.

Nadia Chahed  | 02.04.2021 - Mıse À Jour : 02.04.2021
Mali/bombardement de Bounti : le rapport de l'ONU salué par des ONG

Tunis

AA/Tunis

Plusieurs Organisation non gouvernementales maliennes et étrangères ont salué la publication par l'ONU du rapport d'enquête sur l'opération militaire française menée le 03 janvier à Bounti, dans le centre du Mali et souligné l'urgence de mener une enquête judiciaire indépendante pour clarifier ce qui s'était passé ce jour-là.

La publication de ce rapport a été notamment saluée par l’Association malienne des droits de l’Homme (AMDH), Avocats sans frontières Canada (ASFC), la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) et Amnesty International (AI), a indiqué la FIDH dans un communiqué publié sur son site.

Ce rapport, produit au terme d’une mission qui s’est déroulée à Bamako, Mopti, Sévaré, Douentza et Bounty, révèle que, le 3 janvier 2021, plusieurs frappes auraient tué 3 membres présumés de groupes armés et 19 civils assistant à une cérémonie de mariage, démontrant la nécessité d’enquêtes judiciaires approfondies par les autorités maliennes et françaises sur ces faits qui pourraient constituer des crimes de droit international, souligne le communiqué.

"Le travail réalisé par la division des droits de l’Homme et de la protection de la MINUSMA peut être considéré comme une première étape pour faire toute la lumière sur les circonstances de la mort de ces 22 personnes. Nous demandons aux autorités maliennes et françaises de placer la quête de justice au centre de leur action, notamment par une enquête indépendante et approfondie pour situer les responsabilités et rendre justice aux victimes et à leurs familles", a noté Me Moctar Mariko, président de l’AMDH cité dans le communiqué.

"Nous dénonçons depuis longtemps l’impunité qui règne au Mali, en particulier pour les auteurs des crimes les plus graves. À la suite du rapport de la MINUSMA, il est nécessaire pour la communauté internationale, et particulièrement les partenaires du Mali, d’inviter les autorités maliennes et françaises à diligenter des enquêtes", a ajouté Me Pascal Paradis, directeur général d’ASFC.

Le 30 mars, le ministère des Armées français a réagi à la publication du rapport de la MINUSMA, émettant, notamment, des réserves sur la méthodologie de collecte d’information et de recueil des témoignages, ainsi que des doutes sur leur fiabilité.

Les autorités maliennes qui s'étaient alignées à la version française, n'ont encore fait aucune réaction sur le rapport onusien

Rappelant qu’en 2020 de nombreux civils ont été tués par des éléments des groupes armées et des forces armées, les organisations citées "réitèrent leur appel aux autorités françaises, maliennes et des pays du G5 Sahel pour faire de la protection des populations civiles une priorité effective, y compris en luttant activement contre l’impunité des auteurs de graves violations des droits humains et du droit international humanitaire".

"Les conclusions du rapport rappellent l’impératif de protection des populations civiles et de respect par les forces nationales et étrangères du droit international humanitaire, en particulier des principes de nécessité, de proportionnalité et de précaution dans le ciblage et l’exécution des attaques militaires", a noté pour sa part Marceau Sivieude, directeur adjoint pour la recherche du bureau régional d’Afrique de l’Ouest et du Centre d’Amnesty International.



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