
Antananarivo
AA / Antananarivo / Sandra Rabearisoa
« Nous recevons des rapports troublants de violence continue contre les manifestants par la gendarmerie, en particulier à Antananarivo », peut-on lire dans une publication de l’Organisation des Nations Unies pour les droits de l’homme (OHCHR) ce vendredi 10 octobre. Une publication qui fait allusion aux affrontements entre les manifestants de la Génération Z et les forces de l’ordre dans la Capitale ces derniers jours.
En effet, plusieurs vidéos devenues virales sur les réseaux sociaux montrent des cas de « dérapages » (intrusions dans un centre hospitalier public, jets de bombes lacrymogènes et violences sur des manifestants) commis par des éléments de la gendarmerie et qui sont pointés du doigt par les citoyens, y compris les non-manifestants.
Selon toujours la publication des Nations Unies, le chef des droits de l’homme de l’ONU, Volker Türk, « renouvelle son appel aux forces de sécurité pour qu’elles renoncent à la force inutile et respectent les droits à la liberté d’association et de réunion pacifique ».
Au cours d’un premier déplacement sur la place du 13 mai, situé au centre-ville d’Antananarivo ce vendredi, le nouveau Premier ministre malgache, le Général Zafisambo Ruphin Fortunat Dimbisoa a déclaré que « l’Etat ne cautionne pas les dérapages aussi bien de la part des forces de l’ordre que des manifestants ».
Concernant les cas de décès à Antsiranana, dans le nord du pays, il a également annoncé l’ouverture d’une « enquête transparente pour rétablir la vérité sur les circonstances de ces décès » conformément aux consignes du président de la République. Pour le moment, le nombre de décès enregistré depuis le début des manifestations est de 12 morts selon les autorités contre 22 morts selon un chiffre avancé par les Nations Unies.
Depuis le 25 septembre dernier, les jeunes membres de la Gen Z tiennent des manifestations à Antananarivo ainsi que dans plusieurs villes de Madagascar. Les manifestations se sont poursuivies depuis deux semaines dans la Capitale malgache. Au début, les revendications ont porté sur les problèmes d’eau et d’électricité qui perdurent dans le pays. Aujourd’hui, la Gen Z réclame la démission du Président Andry Rajoelina.