Madagascar : La grève des magistrats moyennement suivie dans la capitale
-.Les magistrats exigent le respect de l’Etat de droit et l’indépendance de la Justice, ainsi que la non-ingérence des politiciens dans les affaires judiciaires.

Antananarivo
AA/Anatananarivo/ Sandra Rabearisoa
La porte principale du tribunal d’Anosy, à Antananarivo, capitale de Madagascar était grande ouverte dans la matinée de marcredi, premier jour de la grève illimitée annoncée par les magistrats et les greffiers, a rapporté la correspondante d'Anadolu.
Malgré le mot d'ordre donné par les deux syndicats pour un blocage total de l’appareil judiciaire, certains services étaient assurés, à l'instar de la Cour Criminelle Ordinaire (CCO) qui a même accueilli un procès sur le kidnapping meurtrier de deux enfants.
« La grève est un droit mais ne pas suivre la grève est aussi un droit », a commenté Randriambololona Haja, président du syndicat des greffiers de Madagascar au cours d’une interview accordée aux journalistes en fin d’après-midi.
Il a, en outre, soutenu que la grève a été bien suivie dans les autres régions où aucun service minimum n’a été assuré.
Les présidents des deux syndicats ont rencontré mercredi en début d'après-midi le secrétaire général du ministère de la Justice. A l’issue de cette entrevue qui a duré près d'une heure, ils ont déclaré avoir obtenu des promesses quant à la réalisation de leurs revendications, sans donner plus de détails sur ces promesses.
« La grève sera maintenue tant que nos revendications ne seront pas réalisées dans leur totalité », a souligné la présidente du Syndicat des magistrats, Fanirisoa Ernaivo.
« Certaines revendications peuvent être réalisées dans l’immédiat tandis que d’autres nécessitent des procédures. Mais nous nous sommes convenus de la mise en place d’une commission pour le suivi de la réalisation », a expliqué, pour sa part le Secrétaire général du ministère de la Justice, Razafinjatovo Honoré Parfait.
Rappelons que le Syndicat des Magistrats de Madagascar (SMM) et le Syndicat des Greffiers de Madagascar (SGM) a annoncé cette grève à l’issue de l’Assemblée générale extraordinaire, vendredi dernier. Les magistrats exigent le respect de l’Etat de droit et l’indépendance de la Justice, ainsi que la non-ingérence des politiciens dans les affaires judiciaires.
Quant aux greffiers, ils demandent l’amélioration de leurs conditions d’avancement et le règlement de leurs indemnités. Notons que des grèves d’avertissement ont déjà précédés cette grève illimitée.