Madagascar : au moins deux morts, dont un militaire, après une journée de confrontations à Antananarivo
- Le nouveau Premier ministre appelle à l’apaisement, la Présidence assure que le Chef de l’État est toujours au pays

Antananarivo
AA / Antananarivo / Sandra Rabearisoa
La tension ne retombe pas à Antananarivo en cette soirée du samedi 11 octobre. Après une série de déclarations de militaires du camp CAPSAT à Soanierana dans la matinée, ces éléments de l’Armée ont été escortés par des manifestants de la « Gen Z » et de l’opposition pour rallier la place du « 13 Mai » à Analakely. Un haut gradé de la Gendarmerie et ancien membre du camp présidentiel, le général Lylison René de Rolland, les a également accompagnés.
Sur le chemin, à leur passage devant le camp de la Gendarmerie à Andrefanambohijanahary, des échanges de tirs ont éclaté entre militaires et gendarmes. Un militaire a été tué sur le coup.
Dans leurs revendications formulées plus tôt dans la matinée, les militaires avaient appelé les gendarmes à ne pas obéir aux ordres de tirer sur les manifestants et exigé la libération de leurs collègues qu’ils affirmaient être « détenus arbitrairement » dans le camp de la Gendarmerie. Ces derniers ont finalement été libérés et ont rejoint les rangs de leurs frères d’armes.
En fin d’après-midi, les militaires et les manifestants de la Gen Z ont pu accéder à l’emblématique place du 13 Mai, située devant l’hôtel de ville à Analakely.
Ils ont été rejoints par plusieurs ténors de l’opposition. Une fois sur les lieux, les leaders militaires ont tenu de brefs discours, soulignant que « le pouvoir appartient au peuple ». Certains d’entre eux ont également réitéré leur appel à la démission du président Andry Rajoelina. De plus, le décès d’un homme abattu par balle, dans des circonstances encore floues, a été déploré au terme de la manifestation.
Plus tard dans la soirée, le nouveau Premier ministre Zafisambo Ruphin a lancé un appel à l’apaisement. « Notre pays, déjà fragilisé, ne supportera pas une nouvelle crise », a-t-il déclaré.
Il a également appelé les éléments de l’Armée, de la Police et de la Gendarmerie à faire preuve de sagesse et de fraternité en évitant de s’entretuer, tout en les invitant à assumer leurs responsabilités pour protéger la population et ses biens.
Face aux rumeurs évoquant une éventuelle démission ou un départ à l’étranger du président Andry Rajoelina, un communiqué de la Présidence publié dans la soirée a assuré que « le Chef de l’État est toujours au pays et prend en main la réorganisation des affaires nationales avec le Premier ministre ».
Depuis le 25 septembre, plusieurs villes de Madagascar sont en proie à des tensions à la suite des manifestations de la Gen Z. Au départ, les revendications portaient sur les problèmes d’eau et d’électricité. Aujourd’hui, les manifestants réclament la démission du président.
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