Culture et Arts, Afrique

"Ma Cocotte", un ustensile incontournable des cuisines camerounaises

-Fabriquées par des artisans et selon une méthode héritée de génération en génération, ces marmites séduisent par leur durée de vie qui dépasse souvent les 10 ans, mais aussi par leur prix accessible à toutes les bourses.

Esma Ben Said  | 13.09.2017 - Mıse À Jour : 13.09.2017
"Ma Cocotte", un ustensile incontournable des cuisines camerounaises

Cameroon

AA/Cameroun/Aurore Bonny

« Ma cocotte », marmite en aluminium typiquement africaine est pour les femmes camerounaises un ustensile incontournable pour bien faire sa cuisine.

Fabriquées par des artisans et selon une méthode héritée de génération en génération, ces marmites séduisent par leur durée de vie qui dépasse souvent les 10 ans, mais aussi par leur prix accessible à toutes les bourses, selon des témoignages recueillis par Anadolu.

Baba Semba, quinquagénaire malien qui vit depuis plusieurs années au Cameroun, tient un atelier du genre dans le quartier Makeya en plein centre de Douala, la capitale économique.

Sur place une dizaine d'ouvriers de différentes nationalités s'activent coupant ou faisant fondre l'aluminium nécessaire à la fabrication des marmites.

Un feu brûle dans un foyer au fond de la pièce et l'air est quasi irrespirable, conditions qui n'entravent point la détermination des artisans qui semblent s'oublier dans leur tâche.

Cependant et malgré l'énergie et l'effort fournis par chacun, une journée entière est à peine suffisante pour produire une trentaine de casseroles, témoigne un des ouvriers.

Doumia Saïd, un jeune ivoirien de 23 ans installé au Cameroun depuis près d’une année s'adonne à son travail avec beaucoup de patience et d’enthousiasme. Il est certain de bien gagner sa vie et d’enrichir son expérience à travers les voyages, dit-il à Anadolu.

Tout autant que les autres ouvriers de l'atelier Semba, Saîd perçoit environ 15 mille FCFA ( environ 30 dollars) par journée de travail. Cependant la paie dépend de la production journalière et des ventes. Le prix des casseroles variant entre 1000 FCFA ( 2 dollars), la plus petite et près de 40 000 FCFA ( 80 dollars) le plus grande.

La clientèle est essentiellement composée de ménagères très satisfaites. « Je préfère "ma cocotte" car, elle me permet de faire cuire rapidement les aliments et est t hyper résistante. Elles sont utilisables pendant de nombreuses années. Dans ma famille j’ai eu en partage des casseroles de ma défunte belle-mère et je les garde précieusement », déclare Félicité une femme camerounaise qui n’a dans sa cuisine que des casseroles en aluminium.

Un héritage fièrement conservé

La recherche du gain n’étant pas l’unique encore moins la principale motivation de ces artisans, c’est surtout avec une grande fierté qu’ils exercent cet art hérité de leurs parents.

« Ce métier m’a été enseigné par mon père. En Guinée, ma famille est reconnue pour son excellence dans le domaine. Mon père a pris soin de notre grande famille et a construit de grandes demeures grâce à la forge. Cela m’a également permis de me faire un beau mariage et de prendre soin de mon épouse à distance. Je ne changerai ce métier pour rien au monde car il me vient de mes parents et j’en suis fier », témoigne fièrement Kanté Thiernobye un Guinéen âgé de 27 ans, arrivé au Cameroun il ya 3 mois.

Cette fierté est partagée par Abdoul Karim, un jeune camerounais qui exerce ce travail depuis 19 ans, Karim se dit épanoui et déterminé à ne pas changer de métier. S'il se plaint des obstacles liés au travail tels que le manque d’outils modernes et d’aluminium, fortement exploité par les chinois, il ne pense guère à changer de voie.

Ce métier tant aimé deThiernoboye, Abdoul Karim et bien d'autres aurait vu le jour en 1950 dans des ateliers tenus par des forgerons maliens et sénégalais. Le Cameroun est un pays producteur d’aluminium qui compte nombre d'entreprises privées dont la principale est Alucam auparavant nationale, devenue depuis 2007 la propriété de l’imposant minier australien Rio Tinto.

Pour s'approvisionner en aliminium, les petits ateliers font appel à des petits marchands d’aluminium recyclés.




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