Libye : un groupe armé interrompt à nouveau la production du champ pétrolier d'Al-Charara
- "Il s'agit d'un acte criminel qui équivaut à une trahison contre le peuple libyen et l'économie nationale, car la fermeture entraînera davantage de pertes pour le trésor public", a déclaré la Compagnie nationale du pétrole

Libyan
AA / Tripoli / Mohammed Abdallah
Le champ pétrolier libyen d'Al-Charara, le plus grand du pays, a été contraint, mardi, de cesser sa production après qu'un groupe armé ait pris d'assaut l'installation, et forcé le personnel du champ à quitter leurs postes, a annoncé la Compagnie nationale du pétrole (National Oil Corporation ou "NOC").
"Il s'agit d'un acte criminel qui équivaut à une trahison contre le peuple libyen et l'économie nationale, car la fermeture entraînera davantage de pertes pour le trésor public", a déclaré la "NOC" dans un communiqué.
La National Oil Corporation avait annoncé, dimanche, que le champ pétrolier d’Al-Charara, "a repris son activité après une interruption forcée de près de 5 mois, qui a eu un impact financier négatif ".
Des fidèles de Khalifa Haftar avaient fermé le port de Zouitina (Est), le 17 janvier dernier, affirmant que les revenus de la vente de pétrole profitaient au gouvernement libyen, internationalement reconnu.
Le blocage illégal durant plus de 142 jours a engendré des pertes estimées à environ 5,2 milliards de dollars pour le Trésor public libyen.
Le champ Al-Charara est le plus grand champ pétrolier de Libye, avec une capacité de production de plus de 300 000 barils par jour, ce qui représente environ un tiers de la production libyenne de brut.
Le sous-sol libyen renferme les plus importantes réserves de pétrole brut d'Afrique, mais neuf années de conflit et de violences dans le pays, depuis l'éviction de l'ancien dirigeant, Mouammar Kadhafi, en 2011, ont entravé la production et les exportations.
L’armée libyenne a annoncé, samedi, le lancement de l'opération "Sentiers de la victoire" pour libérer les villes et les localités de l'est et du centre du pays, notamment Syrte et al-Jofra.
Dimanche, l'armée a annoncé la libération des régions de Jaref, al-Qubeiba et al-Wechka, dans la périphérie de la ville de Syrte (est), de l’emprise de la milice du Général putschiste Khalifa Haftar.
Avec le soutien de pays arabes et européens, la milice de Haftar a mené, depuis le 4 avril 2019, une attaque qui a finalement échoué à s'emparer de Tripoli, siège du gouvernement internationalement reconnu. Au terme de cette agression un nombre considérable de morts et de blessés ont été recensés parmi la population civile de la capitale, ainsi que d'importants dégâts matériels.
La milice de Haftar a subi au cours de la période récente de nombreuses défaites face à l'armée libyenne, qui a annoncé vendredi la libération de la ville de Tarhouna, à 90 km au sud-est de Tripoli, un jour après avoir annoncé l'achèvement de la libération de la capitale de l'emprise des forces fidèles au chef de guerre libyen.
*Traduit de l'Anglais par Mourad Belhaj
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