Afrique

Libye : Les menaces du président égyptien sont une "ingérence dans les affaires internes libyennes"

-Les récents propos d'Al-Sissi suggèrent que le Caire pourrait armer les tribus libyennes

Mourad Belhaj  | 16.07.2020 - Mıse À Jour : 17.07.2020
Libye : Les menaces du président égyptien sont une "ingérence dans les affaires internes libyennes"

Libyan

AA / Istanbul / Omar al-Othmani

La Libye a condamné jeudi les récents propos du président égyptien suggérant que le Caire pourrait armer les tribus libyennes contre le gouvernement internationalement reconnu.

Dans un entretien avec la chaîne de télévision Al Jazeera, le porte-parole du ministère libyen des affaires étrangères, Mohammed Al-Qablawi, a fustigé les récentes déclarations du Président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, les qualifiant de " flagrante ingérence dans les affaires internes de la Libye ".

" Le discours d'Al-Sissi est une réplique de ses précédentes déclarations, qui constituent une flagrante ingérence dans les affaires internes libyennes ", a-t-il déclaré, ajoutant que le discours de Sisi " ne proposait pas la paix comme il l'a dit, au contraire, c'est lui qui alimente le conflit [libyen] ".

Al-Sissi a rencontré jeudi les Chefs des tribus libyennes au Caire, la capitale égyptienne, où il a menacé que l'Egypte " ne restera pas les bras croisés " face à la mobilisation militaire croissante près de la ville de Syrte, dans le nord de la Libye.

Le Haut Conseil d'Etat libyen a condamné l'appel d'Al-Sissi à armer les tribus libyennes, affirmant que cela conduirait à plus de conflits et de divisions dans le pays.

Al-Sissi avait laissé entendre en juin que le Caire pourrait lancer des "missions militaires en dehors des frontières du pays", affirmant que " toute intervention directe en Libye est désormais légitime sur le plan international".

Al-Sissi a déclaré que la ville de Syrte et la base aérienne d'Al-Jofra étaient une " ligne rouge ", appelant son armée à " être prête à effectuer toute mission nationale ou transfrontalière ".

Les forces de Haftar ont lancé depuis avril 2019 une offensive sur la capitale libyenne Tripoli et sur d'autres parties du nord-ouest de la Libye, faisant plus de 1000 morts, parmi lesquels des femmes et des enfants civils.

Cependant, les forces gouvernementales libyennes ont récemment remporté d'importantes victoires, chassant les forces de Haftar hors de Tripoli et de la ville stratégique de Tarhouna.

*Traduit de l’Arabe par Mourad Belhaj

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