Afrique

Les tapis turcs s’invitent dans les maisons nigériennes

Aujourd’hui, la tapisserie venue de la Turquie constitue un symbole d’amitié et de solidarité mais aussi symbole un symbole de la beauté et la morale

Esma Ben Said  | 25.04.2016 - Mıse À Jour : 26.04.2016
Les tapis turcs s’invitent dans les maisons nigériennes

Niger

AA/ Niamey/Boureima Balima

De nombreux tapis et moquettes, en laine, en coton, en synthétique ou encore en soie pour les plus précieux, dont les couleurs chaudes et les petits fils dorés, gracieusement entremêlés donnent à voir des motifs faits de mihrabs, ornent les vastes murs de la boutique d'Alio Daouda, située dans le grand-marché de Niamey.

Daouda, qui s’apprête déjà à prendre la relève de son père, futur retraité, dans le domaine de l’importation et la vente des tapis «Made in Turkey», nous invite à voir sa "meilleure marchandise".

« Nous avons des tapis muraux, des tapis de prière et des moquettes pour les bureaux et les chambres » énumère-t-il à Anadolu en pointant du doigt «les merveilles» dont il est «fier».

« Je suis né dans les tapis, car aussi loin que je m’en souvienne, mon père en a toujours vendu » relate le jeune homme âgé aujourd’hui de 33 ans.

Au début, c’est en Arabie Saoudite que son père, et d’autres importateurs nigériens se ravitaillaient, « uniquement durant le Hadj et la Oumra », les saisons de pèlerinages, renseigne-t-il.

Mais depuis une vingtaine d’années, Ankara et la région de Konya (centre), villes turques de production de la tapisserie sont devenues les destinations privilégiées des grands commerçants nigériens.

Selon le jeune vendeur, chaque année, lui et son père font entre 4 et 6 allers retours pour s’approvisionner. « Nos commandes s’élèvent à 300/400 millions de francs CFA (entre 600 mille et 800 mille dollars) » dit-il.

Et, chaque année, ce sont des milliers de tapis et moquettes qui sont vendus entre 3,5 et 17 dollars pour les premiers et entre 50 et 200 dollars pour les seconds, ajoute Daouda.

Aujourd’hui, la tapisserie venue de la Turquie constitue un symbole d’amitié et de solidarité mais aussi symbole un symbole de la beauté et la morale, raconte Daouda qui rappelle qu’il « est d’ailleurs souvent apporté des Lieux Saints de l’Islam comme cadeaux aux parents, amis et connaissances. »

D’ailleurs, dit-il, durant la période du pèlerinage à la Mecque, nous vendons énormément de tapis, jusqu’à 400 par jour.

Autre période faste pour les produits de la tapisserie turque, « les grandes vacances durant lesquelles sont célébrés les mariages. »

« Les familles accompagnent leurs filles de moquettes afin de meubler leurs maisons et dans le trousseau fait pour le jeune marié, il y a toujours un tapis de prière si le jeune marié est musulman », note-t-il.

« Le vendredi, c’est avec mon tapis turc, offert par mes beaux-parents le jour de mon mariage, que je vais à la mosquée. Il me rappelle toujours mon union sacrée », dit dans un sourire, Abdoul-Kader Hassane, rencontré à Niamey.

Dans les mosquées, les tapis et les moquettes fabriqués en Turquie sont présentes quasi-partout et sont en passe de remplacer les peaux de moutons et les nattes en plastique, assurent les fidèles.

Outre les tapis, le Niger importe de la Turquie des produits manufacturés tels que les chaussures et les vêtements. Tandis que la Turquie importe davantage les produits agricoles, tels que le sésame ou la gomme arabique, selon une note de la chambre de commerce et d’industrie du Niger.

En 2015, le volume des échanges commerciaux entre le Niger et la Turquie a atteint environ 34 millions de dollars US avait indiqué en janvier dernier l’ambassadeur de la Turquie au Niger, Hussyin Ozdemir lors de l’installation un conseil d’affaires Turquie Niger.

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