AA/ Rabat/ Khalid Mejdoub

Un chercheur sénégalais spécialisé dans les questions de défense et de sécurité, a affirmé que les deux tiers des missions de maintien de la paix dans le monde concernent l'Afrique, appelant à renforcer la participation africaine dans ces opérations onusiennes, afin de lutter contre l'ingérence étrangère dans les affaires du continent.

« Les deux tiers des opérations de maintien de la paix en cours dans le monde, ont lieu en Afrique », rappelle Serigne Bamba, chercheur auprès du « Centre des hautes études dans les affaires de Défense et de sécurité » (non gouvernemental), lors du Symposium international sur le thème “60 ans d’opérations de maintien de la paix (OMP) en Afrique : Bilan et Perspectives”, à Rabat.

« 9 missions de maintien de la paix sur les 16 en cours dans le monde, sont actuellement assurées en Afrique», a-t-il précisé.

Bamba a souligné, lors de son discours prononcé au symposium, la nécessité de renforcer les opérations de maintien de la paix, en Afrique, d’autant plus que le manque de sécurité et de stabilité entravent, selon lui, le développement des pays du continent.

Il a critiqué la faiblesse de la participation des pays africains dans les opérations menées sous l'égide des Nations Unies, à l'exception de celles du Sénégal et du Maroc.

Le chercheur a appelé à renforcer la participation africaine dans ses missions, pour limiter l'ingérence étrangère dans les affaires du continent.

Le Symposium sur les «60 ans des opérations de maintien de la paix en Afrique » est co-organisé par l'Institut des études africaines de l’Université Mohammed V et par le Timbuktu Institute-African Center for Peace Studies [basé au Sénégal], dans la capitale marocaine, Rabat. Le colloque se poursuivra durant deux jours, jeudi et vendredi.

Selon le site Web de l'Organisation des Nations Unies ONU), 16 opérations de maintien de la paix sont en cours dans le monde, dont 9 en Afrique, plus précisément en République Centrafricaine, au Mali, en République démocratique du Congo, en Côte d'Ivoire, au Libéria, et au Sahara. Deux autres missions sont menées au Soudan, et une troisième au Soudan du Sud.

Pour sa part, Bakary Sambe, le directeur du Timbuktu Institute (non gouvernemental), et professeur d'université à l'Université Gaston Berger, (Sénégal), a affirmé que "le continent a besoin de plus d’opérations de maintien de la paix, en particulier dans le contexte de la recrudescence du terrorisme, et du regain d’activités d’organisations telles que Boko Haram".

Sambe a relevé l'importance de ces opérations susceptibles de contribuer au rétablissement de la stabilité en Afrique.

Le professeur a salué, à cet égard, le rôle du Maroc dans les opérations de maintien de la paix sur le continent, notant la contribution du Royaume dans la formation des imams de plusieurs pays africains.

De son côté, le directeur de l'Institut des études africaines (non gouvernemental), Yahiya Abou el Farah, a déclaré à Anadolu que «les conflits en Afrique entravent le développement des pays du continent », notant la nécessité d’assurer la stabilité dans les pays africains, afin de préserver la sécurité de leurs peuples, et contribuer au développement.

Abou el Farah a rappelé, à ce sujet, la contribution significative du Maroc dans les missions de maintien de la paix en Afrique.

Selon les statistiques officielles marocaines, environ 60 mille soldats marocains ont participé à huit missions de paix sous l'égide des Nations Unies, depuis l'indépendance du pays.

Le Royaume a ainsi apporté sa contribution dans des missions au Congo (1960-1961), en Somalie (1992-1994), en Bosnie-Herzégovine (1996-2007), à Haïti (2004-2006), au Kosovo (1999-2014), en République démocratique du Congo (à partir de 1999), en Côte-d'Ivoire (dès 2004), en République centrafricaine (depuis Décembre 2013).