AA / Mogadicio / Saadet Firdevs Aparı Bayram - Gökhan Kavak

Le vice-Premier ministre somalien, Salah Ahmed Jama, a livré son analyse sur les défis auxquels son pays a été confronté au cours des dix dernières années, les évolutions enregistrées, le projet de nouveau système électoral ainsi que la présence du groupe Al-Shabab en Somalie.

Dans un entretien accordé à Anadolu, Jama a déclaré : « Je pense que beaucoup de choses ont changé en Somalie au cours des dix dernières années. Un changement spectaculaire s’est produit. »

Il a expliqué que cette transformation se reflète dans la construction immobilière, l’économie, la sécurité et les relations extérieures du pays. « Le nombre croissant de chantiers, de routes, de bâtiments, de nouveaux quartiers résidentiels et de centres commerciaux est la preuve de l’amélioration de la sécurité et de la stabilité », a-t-il affirmé.

Soulignant que le fédéralisme s’est enraciné en Somalie, il a ajouté : « Même en dehors de Mogadiscio, on peut constater une nette amélioration des conditions de vie. Ce changement est le fruit d’une meilleure gouvernance. »

Jama a reconnu toutefois que certains défis subsistent : « Nous n’avons pas encore complètement éradiqué Al-Shabab, mais nous déployons des efforts considérables pour éliminer ce groupe. La sécheresse et le changement climatique nous affectent, en particulier nos communautés vulnérables. Le chômage est aussi un autre problème. Mais les populations et les institutions deviennent plus résilientes. »

Le vice-Premier ministre a précisé que le gouvernement mène de nombreux programmes pour faire face à ces difficultés, avant de conclure : « Ce sont de bons moments pour le pays, mais de notre point de vue, nous pouvons encore progresser davantage. »

- « La Somalie n’a jamais été aussi sûre depuis dix ans »

Salah Ahmed Jama a souligné que le nombre d’incidents dans le pays avait considérablement diminué, déclarant : « La Somalie n’a jamais été aussi sûre depuis dix ans. »

Concernant la lutte contre Al-Shabab, il a affirmé : « Le peuple somalien a fait preuve d’une grande résilience et d’une force remarquable face à l’un des groupes terroristes les plus puissants du monde. Avec la coopération des États-Unis, de la Türkiye, de l’Union africaine et de nombreux autres partenaires internationaux, nous renforçons assurément la sécurité du pays. »

Le responsable a également rappelé que l’instauration d’un système électoral direct basé sur le principe « une personne, une voix » constitue depuis longtemps l’une des aspirations du peuple somalien.

Il a précisé que, dès son arrivée au pouvoir, le président Hassan Cheikh Mohamoud a fait de la démocratisation du pays une priorité absolue, afin d’accélérer le processus.

« Sans bases institutionnelles solides, il est très difficile d’attirer des investissements étrangers et de modifier l’image du pays à l’international. La politique est donc la fondation sur laquelle nous devons bâtir notre avenir. Ainsi, le principe “une personne, une voix” n’est plus seulement un objectif souhaité : c’est un processus en cours, une véritable aspiration et un rêve du peuple somalien, qui pourra ainsi élire les responsables publics de son choix », a-t-il conclu.

- « La Somalie de 2025 est, à tous égards, une Somalie en développement »

Salah Ahmed Jama a affirmé que la Somalie disposait d’un avenir très prometteur : « Notre pays ne manque pas de ressources. Nous possédons certains des ports les plus stratégiques de la région. Des mers jusqu’aux terres, nous bénéficions d’un climat stable et d’un immense potentiel agricole. Avec les infrastructures adéquates, nous pouvons investir massivement dans l’énergie. Au-delà, nous croyons que l’esprit d’initiative de notre peuple nous mènera très loin. En tant que gouvernement, nous posons les bases d’un avenir radieux. »

Insistant sur l’importance de la position géopolitique de la Somalie, il a déclaré : « Nous nous situons au cœur des chaînes mondiales d’approvisionnement et disposons d’une population résiliente, compétente et prête à créer de la valeur. »

« La Somalie de 2025, a-t-il ajouté, est véritablement une Somalie en développement, qu’il s’agisse d’économie, de sécurité, de relations internationales ou de cohésion sociale. »

*Traduit du turc par Sanaa Amir