Afrique

Le Tchad face au plus grand défis humanitaire de son histoire

- Le gouvernement et ses partenaires ont besoin de 544 millions de dollars en 2018

Esma Ben Said  | 02.03.2018 - Mıse À Jour : 03.03.2018
Le Tchad face au plus grand défis humanitaire de son histoire

Chad
AA / N'djamena / Mahamat Ramadane

En dépit de la crise économique et sociale portée par des contestations syndicales qui paralysent, depuis quelques semaines, l’administration publique du pays, les autorités tchadiennes doivent également faire face au plus grand défi humanitaire de son histoire en 2018.

Selon la coordination des humanitaires des Nations-Unies au Tchad, environ 4,4 millions de personnes, soit près d’1/3 de la population tchadienne, a besoin d’assistance humanitaire en 2018.
Plus de 1,9 millions de personnes parmi ces nécessiteux, sont considérées comme plus vulnérables.

Une crise humanitaire considérée comme la plus grande catastrophe structurelle de l’histoire du pays alors que les populations font déjà face aux conséquences des grèves générales déclenchées, depuis plusieurs semaines, par les syndicats qui protestent contre les mesures d’austérité du gouvernement et l’afflux des réfugiés en provenance des pays voisins sur le territoire, estimés à environ 50 mille personnes.

- L’afflux des réfugiés accentue la pression sociodémographique

Rien qu’au sud du pays, quelques 44 villages ont accueilli environ 30 milles Centrafricains ces dernières semaines, alors que les réfugiés continuent d’affluer sur le territoire tchadien suite aux affrontements au nord de la république centrafricaine.

Une situation que, selon le sociologue Djédouboum Médard, constitue un poids démographique important pour les communautés hôtes, qui vivent déjà dans la précarité totale, en cette période de crise économique et financière que traverse le Tchad.

D’après le ministre tchadien de l’Economie et de la planification de développement, Issa Doubragué, à la presse, le gouvernement et ses partenaires ont besoin de 544 millions de dollars en 2018 pour répondre à cette crise, alors que les aides humanitaires de la communauté internationale se font de plus en plus rares ces dernières années au Sahel.

- Faibles mobilisations des ressources pour répondre à la crise

D’après les autorités, depuis février 2018, seulement 1,8% des 544 millions requis pour l'actuelle réponse humanitaire ont été mobilisés auprès des bailleurs de fonds. Elles estiment que la communauté internationale doit se préoccuper de cette urgence humanitaire sinon la situation sera critique dans les jours avenirs.

"Malgré nos efforts, la situation humanitaire dans certaines régions du Tchad est préoccupante. Il est vraiment décevant de constater qu'en 2017, le plan de réponse humanitaire du Tchad n'a été financé qu'à 43% contre 53% en 2016. Ce qui fait que le plan de réponse humanitaire est l’un des dix plans les moins bien financés au monde » ", a récemment déclaré à la presse Stephen Tull, coordonnateur humanitaire des Nations-Unies au Tchad.

Selon Florent Méhaule, chef du Bureau des Nations-Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) au Tchad, si une réponse humanitaire à l'échelle des besoins n'est pas apportée en 2018, les indicateurs sociaux risquent de se détériorer et les vulnérabilités s'exacerber.

"Le sous-financement humanitaire augmentera les besoins humanitaires en 2019. Il est urgent d'agir maintenant, à travers une approche intégrée qui permet de répondre aux besoins vitaux ainsi qu'aux causes profondes des crises humanitaires", a-t-il indiqué à la presse.

- Les efforts du gouvernement pour l’éradication de la crise

Le plan de réponse humanitaire 2018 du Tchad a trois objectifs, notamment sauver et préserver la vie et la dignité des populations affectées, réduire leur vulnérabilité à travers le renforcement de la résilience, et contribuer à la protection des populations vulnérables et renforcer la redevabilité envers les populations affectées.

Pour les autorités tchadiennes, la mise en œuvre du plan de réponse humanitaire contribue aux efforts de développement du pays, en contribuant à la préservation et au renforcement du capital humain et au développement des moyens d'existence mais le pays ne peut pas y faire face seul.

«Nous sommes conscients des défis humanitaires qui nous attendent cette année, en dépit de nos multiples problèmes économiques et financiers. En tant que gouvernement, nous sommes les premiers responsables du bien-être de nos concitoyens, c’est pourquoi, nous avons décaissé une somme de 12 milliards de francs CFA, soit environ 24 millions de dollars pour assister urgemment les localités vulnérables», a indiqué à Anadolu, le ministre tchadien de l’Economie et de la planification du développement, Issa Doubragué,

Mais, d’après le ministre, la communauté internationale ne doit pas, non plus, négliger le cas des milliers de réfugiés sur le territoire tchadien qui constituent non seulement un poids démographique important pour les populations autochtones, mais aussi un enjeu socioéconomique de taille pour le pays.

Pour rappel, selon le Haut-commissariat des réfugiés, le Tchad est l’un des cinq pays qui ont accueilli le plus des réfugiés au monde, en même temps, est l’un des pays sahéliens les plus exposés aux crises humanitaires et sociales.

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