Le stévia fait son entrée au Burundi au bonheur de la population
-Outre le thé et le café, le Burundi s'est récemment mis à la culture du Stévia, une plante originaire des régions tropicales d’Amérique latine, à qui on reconnait des vertus nutritionnelles.

Burundi
AA/Bujumbura/ Yvan Rukundo
Outre le thé et le café, le Burundi s'est, récemment, mis à la culture du Stévia, une plante originaire des régions tropicales d’Amérique latine, à qui on reconnait des vertus nutritionnelles confirmées.
C'est à l'issue d'une phase expérimentale de quatre ans, entamée fin 2012 dans le cadre de sites contrôlés, que le ministère burundais de l'Agriculture a décidé de généraliser la culture de cette plante en permettant aux petits agriculteurs de s'y mettre.
Il a octroyé en mai dernier l'autorisation à l'entreprise Stevco, de développer les semences et de vendre les plants de Stévia aux agriculteurs.
Une décision favorablement accueillie par la population locale, notamment par les personnes souffrant du diabète, qui s'impatientent déjà de voir le Steviol, l'édulcorant dérivé du stévia, mis sur le marché.
Cette plante de la famille des "asteracecae" a de nombreuses vertus, affirme à Anadolu, Fabien Gahungu, responsable agronome au sein de Stevco, précisant que "les extraits du Stevia sont 300 fois plus sucrés que le sucre ordinaire sans en voir les inconvénients".
"L'édulcorant extrait du Stévia aide à lutter contre la tension artérielle, le diabète de type II, l’obésité et à prévenir les caries et les maladies du pancréas", précise-t-il, ajoutant que "cette plante contient également des vitamines A et C, du zinc, des protéines, du potassium et du fer...".
S'agissant de l'origine de cette plante, il indique qu'elle pousse à l'état sauvage dans les régions tropicales d’Amérique latine, qu'elle est présente dans beaucoup de pays d’Amérique du Sud, Centrale et en Extrême-Orient, au Canada, en Chine, en Corée, au Japon, en Angleterre. Sur le continent africain, le Stevia est déjà cultivée en Tanzanie, au Rwanda, au Kenya, en Algérie et au Maroc.
S'épanouissant dans les climats semi-arides, le Stévia a une taille variant entre 60 cm et 1 mètre avec un rendement oscillant autour de 3 tonnes de feuilles par hectare, ajoute le spécialiste.
Sur les deux prochaines années, le Burundi prévoit de produire prés de six mille tonnes de feuilles sèches de Stévia, indique encore Fabien Gahungu, précisant qu'une usine destinée à la transformation des feuilles de Stévia en édulcorant et autres dérivés est en cours de construction à Mwaro (centre) pour un coût de 17 millions de dollars. Il ne donne toutefois aucune précosion sur la date de démarrage de l'activité de transformation.
Aujourd'hui, le Stévia a déjà séduit bon nombre d'agriculteurs burundais qui lui ont consacré des parcelles dans leurs terres. Pour eux c'est un moyen de diversifier la production et d'optimiser leurs gains.
"J’ai déjà préparé un terrain pour cette culture. Et je suis sûr qu’avec les revenus du café, du Stevia et du thé, les conditions de vie de ma famille vont s'améliorer", témoigne Jérémie Ndinzemenshi, un agriculteur de Bukeye, province Muramvya ( centre). Cyriaque, un jeune agriculteur de la même région, trouve lui aussi "ce projet salutaire pour les petits agriculteurs".
Si le Stévia a déjà séduit les agriculteurs, ce sont surtout les personnes souffrant du diabète et de maladies cardiovasculaires qui s'impatientent de voir ses dérivés mis sur le marché.
"Désormais, je vais consommer du thé sans me soucier des conséquences dangereuses du sucre", note Gabriel Ndikumana, 60 ans, souffrant d’hypertension.