AA / Lomé / Alphonse Logo

La Conférence des chefs d’Etats et de gouvernements de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest (CEDEAO), réunie à Lomé le 31 Juillet 2018, a dressé au terme de ses travaux une feuille de route de sortie de crise pour le Togo.

La Conférence, à laquelle Anadolu a assisté, a institué un Comité de suivi pour assurer la bonne mise en œuvre de cette feuille de route.

Le comité de suivi est composé des représentants des facilitateurs, des protagonistes de la crise et de la commission de la CEDEAO.

La conférence des chefs d’Etats et de gouvernements de la CEDEAO ne s’est pas prononcée sur le véritable nœud du problème togolais, à savoir, «la possibilité pour Faure Gnassingbé d’être candidat ou non en 2020».

Dans la perspective de la tenue des législatives le 20 décembre 2018, elle a invité en premier lieu le gouvernement togolais «à procéder à une révision intégrale du fichier électoral».

Dans la feuille de route, présentée par Robert Dussey, ministre togolais des Affaires étrangères et président du conseil des ministres de la CEDEAO, la conférence demande, ensuite, au gouvernement et aux acteurs politiques «d’œuvrer en vue de l’adoption des réformes constitutionnelles nécessaires».

Il s'agit, notamment du mode de scrutin à deux tours pour l’élection du président de la République, la limitation à deux du nombre de mandats présidentiels, la recomposition de la Cour constitutionnelle pour revoir sa composition et limiter le nombre de mandats de ses membres et le renforcement du processus électoral.

Ces réformes, selon la feuille de route, doivent être adoptées par «la voie parlementaire en vue d’accélérer le processus de leur mise en œuvre. Le cas échéant, ces réformes seront soumises aux consultations électorales».

La feuille de route de sortie de crise pour le Togo recommande, en vue d’élections transparentes, crédibles et inclusives, l’accélération et la finalisation du recensement électoral pour établir des listes électorales fiables, la possibilité pour les Togolais de l’étranger de voter dans leurs lieux de résidence lors des élections nationales et le déploiement des observateurs électoraux.

Invitant toutes les parties au strict respect de la Constitution, la Conférence des chefs d’Etats et de gouvernements a félicité l’opposition togolaise pour son esprit d’ouverture, son sens de la responsabilité et d’avoir accepté de souscrire au dialogue pour «la satisfaction de ses revendications».

Elle a salué la volonté d’ouverture de Faure Gnassingbé en notant avec intérêt sa disponibilité à travailler avec toutes les forces vives de la nation.

Les chefs d’Etats et de gouvernements de la CEDEAO ont, enfin, renouvelé leur confiance aux deux facilitateurs de la crise politique togolaise les président Nana Ado Akufo du Ghana et Alpha Condé de la Guinée qui ont travaillé sur cette feuille de route depuis le 14 avril 2018.

Les facilitateurs sont ainsi invités «à poursuivre leurs effort en vue d’une résolution rapide et durable de la situation sociopolitique au Togo et leur rendre compte lors de sa prochaine session».

Aucune réaction pour l’heure des deux parties prenantes à la crise togolaise après la sortie de cette feuille de route.

La prochaine session ordinaire de la Conférence des chefs d’Etats et de gouvernements de la CEDEAO aura lieu le 22 décembre 2018 à Abuja au Nigéria.

Ce sommet de Lomé, qui marque la fin du mandat de Faure Gnassingbé, a élu Mouhamadou Buhary, président du Nigéria, à la tête de l’institution sous régionale, pour un mandat d’un an.